Doucement mais sûrement Gaia-X prend son envol. Alors que les interrogations - nombreuses - subsistent quant à la pertinence d'offres étrangères (américaines et chinoises) dans cette initiative européenne, l'association valide dans les grandes largeurs leur présence. Gaia-X a en effet annoncé avoir été rejoint par 212 membres dont des sociétés d'origine aussi bien américaine que chinoise.
Parmi les sociétés américaines adoubées au sein de Gaia-X, on retrouve ainsi Oracle, Intel, Intercloud, Palo Alto Networks, SAS Clever Cloud, Snowflake ou encore Salesforce. Mais également un certain Palantir qui avait largement pris les devants pour annoncer son intégration dans Gaia-X alors que rien n'était jusqu'alors officiel. En acceptant l'éditeur américain spécialisé en intelligence économique et outils de renseignements Palantir, Gaia-X risque sans doute de s'attirer les foudres de ses détracteurs qui comprennent difficilement que ce fournisseur puisse trouver sa place dans cette initiative franco-allemande à l'origine.
92% de nouveaux membres européens
A noter que des sociétés américaines intègrent Gaia-X en dressant pavillon belge (Cisco, IBM, Microsoft), irlandais (Google) ou encore luxembourgeois (Amazon). Alors que Huawei figure au listing des nouveaux membres en tant qu'entreprise allemande via son entité Huawei Technologies Duesseldorf GmbH - c'est également le cas d'HP -, Alibaba Cloud y est présent en tant qu'entreprise singapourienne. S'il était bien prévu que des entreprises étrangères puissent intégrer Gaia-X via leurs entités dont les sièges sociaux se situent en Europe, on comprend mal que des sociétés basées aux USA (Intel, Oracle, Palo Alto, Palantir, SAS Ever Cloud et Snowflake) ou à Singapour puissent toutefois être acceptées. Une précision a été demandée auprès de Gaia-X dont on attend la réponse.
En termes de répartition, on apprend que près de 40% sont des fournisseurs de solutions techniques et cloud, 36% des associations, acteurs académiques et entreprises publiques et 25% des start-ups. « Plus de 92% des nouveaux membres sont des sociétés européennes, les autres viennent principalement d'Asie et d'Amérique du Nord », indique Gaia-X dans un communiqué. Outre des acteurs cloud et data, des entreprises utilisatrices rejoignant également le mouvement, dont notamment Airbus, BPCE, Crédit Agricole, MAIF, Volkswagen...
Les solutions et services pas encore labellisés
En parallèle, l'association a avancé sur son label visant à certifier les offres et services cloud et data conformes à ses grands principes en termes de souveraineté, sécurité et gouvernance. Ce dernier a ainsi été mis au point le 22 mars 2021. Les premières solutions labellisées Gaia-X sont attendues pour décembre 2021. « Le label Gaia-X sera attribué aux solutions qui répondront aux critères définis dans les semaines à venir par le conseil d'administration et sur la base des travaux du comité technique et des règles de politique comité. Les entreprises qui s'appuient sur un service conforme Gaia-X s'assureront que les solutions sont conformes avec le droit européen, qu'il offre la portabilité des données, les critères les plus élevés de sécurité des données, un la transparence sur l'utilisation des données et la réglementation applicable, la garantie de la réversibilité et toutes les critères qui reflètent l'objectif de Gaia-X ».
Si des membres comme Palantir, Huawei ou encore Alibaba Cloud ont été adoubés en tant que membres de Gaia-X, rien ne dit en revanche que ces derniers - au même titre que d'autres acteurs d'ores et déjà membres - verront tout ou partie de leur offre bénéficier de ce label.