Le passage au cloud arrive en tête des technologies que l'on associe aux projets de transformation numérique. C'est ce que souligne une étude réalisée fin 2014 par KPMG auprès d'entreprises de toutes tailles au niveau mondial. Les bénéfices attendus du cloud ne sont plus seulement l'optimisation des coûts. Cette raison n'est maintenant invoquée qu'en 2ème position par les candidats à son adoption, derrière l'amélioration de la productivité et l'efficacité métier, soulignait ce matin Cédric de Lavalette, associé chez KPMG, sur la conférence Finance Day organisée à Paris par Oracle. L'innovation arrive en troisième position. A l'inverse, la sécurité reste toujours le frein principal aux applications dans le cloud, citée par 23% des répondants. Cette crainte est toutefois en nette baisse puisque ce pourcentage représentait le double dans la précédente étude de KPMG, il y a deux ans. Les autres réticences vis-à-vis du cloud portent sur la complexité (16%), les questions de réglementation (16%), l'appropriation du logiciel (15%) et la confidentialité (9%).

Dans ce paysage, les directions financières ont une position centrale dans l'entreprise. Elles sont impliquées dans les décisions d'investissement et recherchent de la flexibilité, mais leur degré de maturité est légèrement en retrait par rapport à d'autres directions métiers. Néanmoins, cette situation est en train d'évoluer et, selon une étude du cabinet Gartner, en 2017 plus de 80% des directions financières utiliseront des applications SaaS. « Si l'on met de côté l'aspect du coût, l'enjeu n°1 c'est la simplification, c'est-à-dire la standardisation et l'optimisation des processus », a indiqué ce matin Cédric de Lavalette. KPMG résume en trois points les bénéfices de solutions ERP dans le cloud pour les directions financières : productivité, rapidité (une dimension renforcée par l'accès à des outils de collaboration) et l'appropriation du logiciel par les utilisateurs. « Et le reporting est intégré dans les processus », rappelle Cédric de Lavalette.

Un réseau social pour accélérer les échanges

A sa suite, Valérie Vinges, consultante avant-vente chez Oracle a livré une démonstration de l'application ERP Cloud d'Oracle portant sur la comptabilité générale. Le logiciel propose des rôles à associer à chaque utilisateur, avec des tableaux de bord (dashboards) reliés à chaque rôle. Les menus sont disponibles dans une dizaine de langues. Les tableaux de bord sont préparamétrés et prêts à l'emploi, faisant notamment apparaître les journaux, avec les écritures en cours de traitement. On peut aussi les personnaliser et effectuer des analyses sur les données en temps réel. L'application se complète de fonctions de réseau social qui permettent aux différents utilisateurs de collaborer autour de certains thèmes ou dans le cadre de conversations génériques sur des sujets courants de la comptabilité générale comme les journaux. Dans l'exemple donné ce matin, la « juriste maison » alertait sur le montant des provisions lié à un fournisseur, en pointant, via un fichier pdf, un point contractuel particulier.


L'offre ERP Cloud Release 9 d'Oracle : à gauche, période de clôture pour les directions comptables, à droite, les outils de réseaux sociaux permettent d'accéder à des conversations sans quitter la page d'accueil (agrandir l'image)

Le logiciel cloud propose par ailleurs des workflows clés en main qui peuvent également être personnalisés. « On peut à tout moment ajouter des commentaires et modifier les conditions d'un workflow », a souligné la consultante avant-vente. Pour la direction générale d'une entreprise, l'application peut être utilisée à partir d'une tablette, par exemple pour consulter des rapports présentant des états financiers.

Le prépackagé standard peut couvrir une grande partie du besoin 

Le déploiement de l'application cloud se fait de façon itérative, a rappelé Cédric de Lavalette en énumérant les étapes d'adoption du logiciel : périmètre du projet, mapping des processus, prototypage, phase d'optimisation des processus et d'intégration. Par rapport à des logiciels installés « on-premise » (sur site) « nous sommes sur des projets 2 fois plus courts, sans effets de tunnel », a-t-il indiqué en précisant que, par rapport aux projets waterfall, il était possible en mode SaaS de limiter le déploiement à une entité et un sous-processus, ce qui contribue à réduire les coûts. Selon lui, le « prépackagé standard peut couvrir une grande partie du besoin ».

Cette application de gestion financière dans le cloud a été lancée par Oracle à l'occasion de sa conférence Open World, à l'automne 2013. Elle démarre maintenant en France et suscite l'intérêt d'entreprises qui n'utilisaient pas jusque-là d'applications Oracle, mais aussi de clients existants, selon Valérie Vinges. Cette offre cloud est choisie par de petites sociétés en forte croissance qui veulent se développer, constate-t-elle. Elle est également regardée par des entreprises plus grandes, pour équiper certaines de leurs business units ou de leurs filiales à l'international. Sur son 2ème trimestre fiscal, clos fin novembre, Oracle aurait signé plus de quarante clients sur ses offres ERP SaaS en Europe de l'Ouest, a indiqué l'éditeur ce matin. Il n'est pas le seul à vouloir simplifier l'utilisation des applications de gestion de financière pour les DAF et les directions générales. SAP, notamment, a lancé il y a quelques mois une solution SaaS baptisée Simple Finance.Â