Oracle poursuit SAP pour le vol de milliers de logiciels
Oracle poursuit son rival allemand, auquel il reproche de s'être introduit illégalement sur ses serveurs afin d'y télécharger des milliers de logiciels et de données destinés au support client.
La rivalité entre Oracle et SAP s'exacerbe avec la plainte déposée, ce jeudi, par le premier contre le second. Selon Oracle, le groupe allemand se serait rendu coupable de vol « à grande échelle » en procédant à des « accès systématiques et illégaux » au système de support informatisé destiné aux clients Oracle. Des accès dont le plaignant se serait rendu compte à la fin novembre 2006.
Dans sa plainte de 44 pages déposée en Californie, Oracle vise SAP, sa division américaine et sa filiale TomorrowNow, une entité qui fournit notamment le support technique pour les applications Oracle des familles de produits estampillées PeopleSoft, Siebel et JD Edwards.
Oracle estime que SAP a violé plusieurs dispositions légales en « copiant et récupérant sur ses serveurs des milliers de logiciels et de données confidentielles » afin de constituer « une bibliothèque d'applications Oracle soumises au droit d'auteur ». Au total, la plainte porte sur onze éléments, dont la concurrence déloyale et le vol de propriété intellectuelle. Oracle explique avoir réalisé en novembre 2006 que les accès et les téléchargements sur ses serveurs ne correspondaient pas au volume d'activité habituellement constaté. Selon le plaignant, des employés de SAP auraient, à ce moment, utilisé les identifiants de clients Oracle pour télécharger des centaines de logiciels et de données. Et Oracle de citer l'exemple de quatre journées consécutives au cours desquelles « SAP a téléchargé en moyenne 1800 éléments par jour (alors que le nombre de téléchargements est en moyenne de 20 par mois) ».
Selon Oracle, les téléchargements illégaux provenaient originellement d'une adresse IP attribuée à la filiale de SAP TomorrowNow. Une adresse directement reliée au réseau SAP, explique la plainte. Quand Oracle a suspendu l'accès de cette adresse IP, une autre a pris le relais pour reprendre les téléchargement. La seconde IP émanait également de SAP.
SAP n'a, pour l'heure, fourni aucun commentaire, se contentant d'indiquer avoir été avisé du dépôt de plainte et examiner les griefs qui lui sont faits.
Des griefs qui, en plus de lister de supposés agissements illégaux, s'attardent sur la rivalité opposant les deux groupes et les stratégies mises en place. Le plaignant indique ainsi que « SAP n'a pas de réponse aux nouvelles propositions faites aux entreprises par Oracle à travers ses nouvelles offres (...) Non seulement de nombreux clients de SAP utilisent les bases de données d'Oracle, qui sont supérieures, mais Oracle propose en plus une gamme de produits pour entreprise plus large afin de concurrencer SAP ». Et de poursuivre « plutôt que d'améliorer ses propres produits, SAP a réfléchi à la façon de miner Oracle.