Oracle, qui est arrivé sur le cloud public avec un train de retard, vient d’acquérir Ravello Systems dont la technologie facilite la migration des applications vers le cloud. La firme de Larry Ellison a apparemment mis 500 millions de dollars sur la table pour s’offrir la start-up cloud, selon des sources proches du dossier. Ravello a développé HVX, une infrastructure d’hyperviseur distribuée permettant à une entreprise d’encapsuler entièrement une application qui recourt à plusieurs machines virtuelles, afin de la faire fonctionner sur n’importe quel cloud public (AWS, Microsoft Azure, Google...) sans modification. L'offre permet ainsi de déplacer rapidement des applications complexes vers le cloud sans avoir à réécrire quoi que soit.
HVX met en œuvre trois composantes et une couche de gestion réunies sous la forme d’une offre SaaS. Un moteur de virtualisation haute performance, décrit comme un hyperviseur « imbriqué » (nested hypervisor) est combiné à des fonctions SDN et une surcouche de stockage. La couche de gestion gère ces trois composantes, fournit l’interface utilisateur et l’API pour gérer les images et le monitoring, explique Ravello sur son site.
HVX réunit trois composantes : un moteur de virtualisation « imbriqué », du SDN et des fonctionnalités de stockage.
En mai 2015, la société a lancé son Smart Labs Réseau & Sécurité qui permet de faire tourner des appliances virtuelles VMware et KVM dans un environnement fermé, avec des accès au cloud public (AWS ou Google Cloud). Les réseaux virtuels créés dans le Smart Labs peuvent être utilisés à des fins de formation, de modélisation de réseau, de préparation de services de sécurité ou dans le cadre de scénarios « what if » pour le réseau installé, explique l'éditeur. « HVX permet aux entreprises et aux éditeurs de logiciels de répliquer des environnements d’application multi-VM avec la couche réseau, le tout encapsulé dans Smart Labs au sein d’un cloud public ».
Oracle rachète la technologie pour la soustraire à ses concurrents
Co-fondée en 2011 par Rami Tamir, son CEO, et Benny Schnaider, son président, Ravello Systems est parvenue à lever 54 millions de dollars en trois tours de table, auprès de 6 investisseurs. Le dernier en date, mené par Qualcomm Venture et SanDisk Venture leur a permis de récupérer 28 M$ il y a un an. La société est installée entre Californie - son siège social se trouvant à Palo Alto - et Israël (à Raanana). Rami Tamir et Benny Schnaider avaient précédemment co-fondé Qumranet, qui est à l'origine de KVM et fut racheté par Red Hat en 2008. Chez Oracle, Ravello Systems va rejoindre, au sein de la division Public Cloud, l’équipe chargée de l’offre IaaS (Infrastructure as a service) « afin de permettre aux clients d’exploiter n’importe quel type de charge de travail dans le cloud », expose le CEO Rami Tamir dans un billet. Ravello va continuer à assurer son service tel qu’il est, sans interruption, et poursuivre dans les prochains mois le développement de produits et services.
Si des fournisseurs comme Oracle rachètent souvent des technologies pour compléter leurs offres, ils le font aussi pour éviter que leurs concurrents s’en emparent à leur place, rappelle Charles King, analyste principal de Pund-IT, interrogé par nos confrères d’IDG News Service. Ces deux scénarios sont possibles dans le cas de Ravello qui a réussi à convaincre des clients tels que Brocade, Arista, Check Point, Nutanix, Red Hat, Suse et Symantec, ou encore Deutsche Telekom.