Depuis qu'Exadata a été dévoilé en grande pompe en 2008, les dirigeants se sont vantés d'avoir une autoroute devant eux pour la commercialisation de leur produit, mais les clients désignés publiquement et susceptibles d'utiliser ces systèmes en production ont été difficiles à trouver. Cela pourrait changer après la conférence OpenWorld qui doit avoir lieu en septembre, et pour laquelle est programmée une démonstration d'Exadata  v2 pour SAP. Oracle fonde de grands espoirs sur cette solution, laquelle est capable à la fois de gérer le stockage des données et le profil de charge OLTP (online transaction processing). Et selon une note parue sur le site Web d'Oracle, Exadata version 2 pour SAP, actuellement en cours d'évaluation, devrait être certifié d'ici l'an prochain. Oracle cherche également des utilisateurs SAP pour tester sa plate-forme.

Pendant ce temps, SAP a poussé sa technologie émergente de base de données In-Memory, et envisage de s'associer avec des sociétés comme Hewlett-Packard sur des matériels qui porteront son produit. Au cours de la récente conférence utilisateurs Sapphire organisée par l'entreprise, Vishal Sikka, le CTO de SAP, s'en était pourtant pris à Exadata : « Si vous regardez la machine Exadata, elle comporte toutes les couches que nous avons vu défiler depuis les années 1980, » a t-il déclaré. « Notre point de vue est différent. Nous pensons qu'un matériel utilisant la solution In-Memory peut considérablement réduire  les coûts. Nous croyons que cela va aussi dans le sens d'une simplification des couches. » Grâce à l'acquisition en cours de Sybase, SAP pense également progresser dans la maîtrise de la technologie In-Memory qui permet de stocker l'information dans la mémoire principale, ce qui contribue à améliorer les performances en lecture et en écriture sur les baies de disques. Larry Ellison, dont l'entreprise a créé sa propre technologie de base de données In-Memory, a critiqué la stratégie de SAP, déclarant que prétendre qu'une solution In-Memory viendra se substituer aux bases de données traditionnelles dans le court terme est « complètement fantaisiste.»

 

En photo : Solution Exadata v1 d'Oracle sur base HP, crédit D.R.

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Loin de tout ce bruit, la réalité est bien différente, dans la mesure où un grand nombre d'utilisateurs SAP font tourner depuis longtemps leurs systèmes sur les bases de données d'Oracle, et SAP est lui-même un revendeur de cette dernière plate-forme. « Même si les cadres dirigeants affichent  le contraire, la coopération de fond est tout à fait sincère, » a déclaré l'analyste Curt Monash de Monash Research. «Ces grandes entreprises ont créé des passerelles où les personnels doivent coopérer et c'est ce qu'ils font. » SAP pourrait éventuellement développer une vraie solution rivale à Exadata, mais seulement « dans le très long terme, » a t-il ajouté, précisant que « SAP, avant son acquisition de Sybase, n'a jamais été un vendeur important de SGBD. » En écho aux remarques de Larry Ellison, Curt Monash a déclaré qu'« un jour, les systèmes de gestion de base de données seront soit en RAM, soit sur SSD, mais cela ne signifie pas que la technologie SAP va rapidement prendre de l'ampleur. »

Parmi les autres nouveautés, SAP prend désormais en charge Oracle Database 11g R2, pour les applications qui utilisent le noyau SAP 6.40, 7.x et au-delà. Jusqu'ici les entreprises se sont employées à retarder la certification de leur base de données Oracle avant l'arrivée de la version 2, de manière aussi à limiter les opérations de mise à jour pour les clients. « Le processus de certification de la SGBD de SAP est très délicat voire périlleux, » a déclaré Curt Monash. « Il est également bien connu que la seconde version d'une base de données Oracle est plus affinée, » a t-il ajouté.