Baptisé Sparc Supercluster, le système annoncé par Oracle peut agréger dans un rack des dizaines de serveurs équipés de processeurs Sparc T3-2, T3-4 et Sparc64 (M5000) reliés entre eux via des liens InfiniBand sous le contrôle de l'application Oracle Real Application Cluster pour l'équilibre de la charge. Le CEO et fondateur d'Oracle, Larry Ellison, a présenté cette plate-forme lors d'une conférence au siège de la compagnie à Redwood. Mark Hurd, l'ancien patron de HP, récemment embauché par Larry Ellison pour l'aider à gérer la partie système d'Oracle, était également sur place pour détailler les nouveaux matériels.
Le Sparc Supercluster est destiné aux clients qui souhaitent déployer une très grande base de données sur un cluster Unix haute performance. « Vous pouvez commencer avec un seul serveur et mettre ensuite autant de serveurs que vous voulez, plus que vous n'en aurez jamais besoin », a déclaré Bob Shimp, vice-président chez Oracle en charge de la commercialisation des produits.
Mise à jour globale de la gamme serveurs Oracle/Sun
À cette occasion, Larry Ellison a également annoncé une nouvelle version d'Exalogic Elastic Cloud sur base Sun Sparc/Solaris, un ensemble de serveurs et middleware pour créer un cloud tout-en-un. Une version à base de processeurs Intel Xeon avait été précédemment lancée à OpenWorld en septembre dernier, ce modèle sera le premier chez Oracle à utiliser la plate-forme Sparc T3. Oracle dévoile également une mise à jour processeur pour les clients utilisant la série M, qui repose sur des puces Sparc64 fabriquées par Fujitsu. Plus rapides de 20% environ, les Sparc64 VII double coeur avec 12 Mo de mémoire cache niveau 2 affichent une vitesse d'horloge de 3 GHz, selon Bob Shimp.
Oracle ne donne pas encore de prix et annonce une date de disponibilité début 2011 pour son système Sparc Supercluster. Mais la compagnie ambitionne déjà de déloger l'IBM Power 780 du benchmark TPC-C de référence pour les solutions de type cluster. Une configuration avec 108 serveurs et 3 To de stockage a été évaluée à plus de 30 millions de transactions par minute, soit trois fois celle du système IBM, avance Bob Shimp. La performance a été publiée sur le site du TPC-C le 3 décembre.
Big Blue a reconnu la performance tout en indiquant que « le bechmark a été réalisé avec un ensemble incroyable composé de 27 systèmes  - une approche extrêmement désordonnée qui n'est pas reproductible dans le monde réel, mais simplement conçue pour remporter un benchmark», a déclaré un porte-parole d'IBM. Oracle fournira « très bientôt », des détails sur les prix et les livraisons des nouveaux produits, a déclaré Bob Shimp.
Disponibilité début 2011
Oracle a travaillé d'arrache-pied pour remettre d'équerre les plates-formes matérielles héritées de Sun, qui ont pâti de la très longue attente avant l'approbation par les régulateurs de l'acquisition de Sun par l'éditeur. Malgré les doutes initiaux quant à l'engagement d'Oracle sur la vente de matériels, la publication d'une feuille de route de cinq ans pour Sparc et ces dernières annonces indiquent sans détour que l'éditeur semble maintenant déterminé à assurer l'avenir de la plate-forme Sun.
La stratégie d'Oracle consiste à vendre des grands systèmes préconfigurés, comme l'Exalogic Elastic Cloud et ses machines Exadata. Selon la compagnie, ces solutions sont plus performantes et plus faciles à mettre en place que lorsque les clients choisissent leurs propres plates-formes matérielles et logicielles.
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L'approche d'Oracle est censée, mais on ne sait pas encore combien de clients vont adhérer à ce modèle, nous a expliqué Dan Olds, analyste chez Gabriel Consulting. Un des compromis nécessaires sera bien que les clients auront moins de latitude pour utiliser le meilleur dans chaque catégorie de produits, a-t-il ajouté.
Des équipements aux ressources communes
Le système cloud Exalogic, la machine Exadata et le nouveau Supercluster auront beaucoup de composants en commun ce qui pourrait créer des difficultés aux équipes commerciales et marketing d'Oracle chargées de vendre ces différents produits. Jean Bozman, analyste chez IDC, souligne à ce propos qu'ils sont configurés pour différents types de travaux. « Le système Exalogic se positionne comme un «cloud tout-en-un ». L'idée est que vous pouvez proposer différents services informatiques avec un management web, un serveur d'applications et garder la main sur une base de données. L'appliance Exadata a été conçue pour assurer le traitement de la base de données très importantes, transactionnelles et décisionnelles, bien plus importantes qu'avec un serveur traditionnel », dit-elle encore.
Jean Bozman estime que c'était le bon moment pour les clients Unix. Il y a beaucoup de concurrence sur les prix, parce que les vendeurs se battent pour conserver ou acquérir des parts de marché sur un segment globalement à la baisse, et chacun des grands fournisseurs a renouvelé ses systèmes Unix. Rappelons pour mémoire que le chiffre d'affaires sur le marché des serveurs Unix a diminué de 9% au troisième trimestre 2010 par rapport à l'an passé, et ce, même si les ventes globales de serveurs ont été bonnes avec une croissance de 13%, selon les derniers chiffres d'IDC. Entre l'entrée et le haut de gamme du marché Unix, les prix varient aujourd'hui de 25 000 à  250 000 $,  souligne encore l'analyste d'IDC. « Si vous désirez remplacer d'anciens systèmes Unix, vous pouvez obtenir beaucoup plus pour le même budget. La concurrence est intense en ce moment », dit-elle.
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