Alors que la migration des entreprises vers le cloud prend de l'ampleur, Oracle veut coller au plus près de la tendance. Afin d’offrir une équivalence avec ses logiciels sur site, l’éditeur rafraîchit ses applications SaaS deux fois par an, ajoutant au passage quelques fonctions innovantes pour le commerce électronique et la gestion de la chaîne d'approvisionnement centrée sur Internet. Dernière itération en date de la suite applicative dans le cloud de l’éditeur, la Release 13 d’Oracle Cloud Applications annoncée mercredi met à jour l'interface utilisateur de toutes les applications et ajoute de nouvelles fonctions à la gestion de la chaîne d'approvisionnement (SCM), l'ERP, la gestion du capital humain (HCM) et la suite CX Cloud de gestion de l'expérience client.
Selon Brent Leary, co-fondateur de CRM Essentials, « les entreprises se tournent vers le cloud pour réduire leur personnel et leur infrastructure IT. Il peur permet aussi de se concentrer sur des compétences essentielles et de réaliser en route d’autres économies ». Pour faire sa place sur ce marché, Oracle doit se battre contre des concurrents bien ancrés comme SAP et Salesforce et contre les nouveaux venus de l'ère du cloud, mais l’éditeur possède l'une des lignes de produits les plus larges de l'industrie. « En ce qui concerne les applications métiers d'entreprise, Oracle bénéficie d’une très forte présence dans presque tous les secteurs. Il doit aujourd’hui attirer les clients existants qui utilisent sa pile traditionnelle vers une infrastructure technique plus flexible basée sur le cloud », a encore déclaré le co-fondateur de CRM Essentials.
Redéployer le SI en misant sur le cloud
« Parmi eux, beaucoup ne veulent plus entretenir de grosses équipes informatiques et ils sont attentifs à toute solution qui les débarrasseraient de leurs anciens systèmes et infrastructures. Le cloud leur permettra également d’aller de l’avant, de mettre en œuvre de nouveaux modèles d’affaires plus agiles et de se frotter à la livraison de services, une bonne perspective pour renforcer leur engagement vis à vis de leurs clients », a ajouté Brent Leary. « C’est également l’occasion pour Oracle d'étendre sa base client à de jeunes entreprises qui ont opté d’emblée pour des produits SaaS et progressent plus vite que les entreprises classiques », a déclaré Steve Miranda, vice-président exécutif d’Oracle Applications Product Development. « Avant le cloud, le ticket d'entrée d’Oracle était très élevé : il fallait une équipe IT et un datacenter pour accéder à ces produits », a-t-il ajouté.
Oracle a mis l'interface utilisateur de ses applications SaaS aux goûts du jour. (Crédit : Oracle)
Oracle rapporte que, lors de son dernier trimestre financier se terminant le 31 mai, environ les deux tiers de ses 868 nouveaux clients cloud ERP (sans compter ceux de NetSuite, acquis l’an dernier) n’avaient jamais eu accès à son ERP. Lors de la présentation des résultats du quatrième trimestre aux analystes, Oracle a déclaré qu’il disposait de 13 000 clients SaaS environ, et de 25 000 en comptant NetSuite. Les revenus de son activité SaaS pour le trimestre ont augmenté de 67% en année pleine pour atteindre 964 millions de dollars. Ce chiffre était tellement important pour l'entreprise qu'il figurait en tête du communiqué de presse consacré à l’annonce des résultats.
« Nous disposons désormais d’une forte base installée et nous avons récolté beaucoup de feedbacks sur l'interface utilisateur », a déclaré Steve Miranda. « L’UI de la Release 13 bénéficie d’un grand nombre d’améliorations, notamment de nouvelles fonctions de visualisation et de nombreuses capacités mobiles à tous les niveaux », a-t-il ajouté. « Oracle a appliqué le concept du design responsif à son logiciel cloud, de sorte que l'interface utilisateur s'adapte automatiquement à l’écran du périphérique utilisé, smartphone, tablette ou ordinateur portable », a encore expliqué le vice-président exécutif d’Oracle Applications Product Development. « Cette mise à jour de l’UI colle bien aussi au look et au mode de fonctionnement des nouvelles applications. Par exemple, aujourd’hui, beaucoup de pages Web se lisent en défilement vertical, c’est à dire que la navigation web ne consiste plus à passer systématiquement d'une page à une autre et ainsi de suite ».
Voici les applications et les nouvelles fonctions ajoutées aux différentes suites par la Release 13 d’Oracle Cloud Application :
SCM Cloud
A la famille « gestion de la chaîne d'approvisionnement », Oracle a ajouté de nouvelles applications pour la planification des ventes et des opérations (Sales and Operation Planning), la gestion de la demande (Demand Management), la planification de l'offre (Supply Planning), la collaboration (Collaboration), la gestion de la qualité et la maintenance (Quality Management and Maintenance). L’éditeur a également enrichi les fonctions de sa ligne d'application Fabrication (Manufacturing) en la dotant de capacités IoT. « Les fonctions IoT permettent de collecter des données depuis des périphériques, de les visualiser et de les traiter en BI pour améliorer la prise de décisions, et être informé par exemple de manière proactive si des machines fonctionnent au ralenti ou mettre en évidence une anomalie dans la chaîne d'approvisionnement ou dans la chaîne de production », a déclaré Steve Miranda.
CX Cloud Suite
L'application Oracle Engagement Cloud ajoutée à la gamme de produits de gestion de l'expérience client doit permettre aux entreprises d’accroître la satisfaction du client et de renforcer leurs opportunités de vente. L’application affiche de nouvelles capacités dites d'écoute sociale (surveillance des réseaux sociaux) et de co-navigation afin d’accompagner la visite des clients sur un site web et leur apporter de l'aide. « Ces capacités d'aide sont essentielles pour le commerce électronique », fait remarquer Brent Leary de CRM Essentials. « Il est important d’investir dans ces fonctions d’aide, car quand un client visite un site, le vendeur dispose de quelques secondes, et pas de plusieurs minutes, pour en profiter. Sinon, le client partira là où l’aide est la plus rapide », a encore déclaré le co-fondateur de CRM Essentials. Oracle a également ajouté des fonctions pour certains marchés verticaux comme le high-tech, où le circuit de distribution fait intervenir des tiers. « Celles-ci étendent des fonctions d'automatisation de la vente à des tiers généralement réalisées en interne, ce qui permet aux entreprises de faire ce qu'on appelle de la gestion de la relation avec les partenaires », a expliqué Steve Miranda.
ERP Cloud
La planification des ressources de l'entreprise comporte également de nouvelles fonctions d'actualisation dynamique, qui permet aux entreprises d’accorder aux clients des remises en fonction de la demande (ou de l’absence de demande), ou en cas de surproduction de produits. Des fonctions de financement multiple ont été ajoutées pour les secteurs verticaux, essentiellement les administrations et le secteur de l'éducation, qui sont appelés à gérer des dotations et des appels d’offres. A noter que le Brésil et l'Inde bénéficient de nouvelles capacités de localisation.
HCM Cloud
La suite HCM d'Oracle a été dotée de nouvelles fonctions pédagogiques de gestion des ressources humaines. Celles-ci permettent aux salariés de partager des vidéos pratiques et de recueillir l’avis de leurs collègues. Les entreprises dont le personnel est syndiqué, dans la distribution et la santé par exemple, peuvent désormais utiliser des modèles de temps de travail flexibles de plus en plus demandés. Les principaux marchés d’Amérique du Nord, d’Europe, d’Asie et d’Amérique du Sud ont également été dotés de fonctions localisées qui tiennent compte des régimes comptables spécifiques à chaque pays. Ainsi, les entreprises n’ont pas besoin d’utiliser de fonctions de personnalisation pour que leur logiciel soit conforme aux réglementations locales.
Le tarif du logiciel d’Oracle est basé sur le nombre d’utilisateurs et de salariés. Par exemple, le tarif des applications de ressources humaines, utilisées par un petit nombre de personnes, est basé sur le nombre de salariés de l'entreprise, et pas seulement sur le nombre d'utilisateurs du logiciel.