Oracle 11g R2 simplifiera les mises à jour de progiciel... ou pas
Deux ans après la sortie de la version 11g de sa base de données, Oracle a officiellement lancé sa mise à jour, la R2 (ou Release 2). L'édition pour Linux est d'ores et déjà disponible, tandis que les éditions pour Unix suivront d'ici à la fin de l'année, et l'édition Windows début 2010.
Parmi les principales nouveautés, cette R2 donne la possibilité de procéder à des mises à niveau des progiciels en utilisant deux éditions de la base. Des déclencheurs dits de « cross-edition » propagent les modifications de données d'une édition à l'autre. Cela permet de procéder à la mise à jour des applicatifs sans stopper la base, de tester la nouvelle version en production, et de revenir à l'ancienne version en cas de souci. Toutefois, après cette belle annonce en plénière devant un parterre de clients et partenaires réunis hier à Paris, Mark Townsend, vice-président d'Oracle responsable du SGBD, a reconnu que cette fonction demandait à être supportée par les progiciels. Or, même ceux d'Oracle ne la prennent pas encore en compte. « Ce sera le cas au fur et à mesure des prochaines versions », nous a-t-il assuré.
RAC One Node, une option pour ne payer que pour un noeud du cluster
Mark Townsend est aussi revenu longuement sur RAC (Real application cluster), la technologie de type grid d'Oracle. RAC est la réponse de l'éditeur aux entreprises cherchant de la haute disponibilité et un accroissement continu des performances (en ajoutant des noeuds au cluster). Toutefois, les clients ont plus d'une base en production, et des besoins différents. 11gR2 inaugure donc un partitionnement dynamique du grid : les entreprises pourront constituer des pools de serveurs correspondant à des besoins précis, ainsi qu'un pool 'libre', dont les ressources pourront être allouées dynamiquement par le logiciel de gestion selon les besoins. A noter aussi l'apparition d'une option tarifaire : RAC One Node. Destinée à des bases trop petites pour nécessiter une distribution sur deux noeuds, l'offre permet de payer pour un seul noeud tout en bénéficiant des capacités de RAC : reprise après panne automatique sur un autre serveur de la grappe, ou bascule pour des opérations de maintenance.
La version 2 d'Exadata tire parti des technologies Sun pour les systèmes OLTP
Une grande partie de la présentation de Mark Townsend a porté sur Exadata, dont la version 2 avait été dévoilée quelques jours auparavant. Sans grande surprise, alors que la première version de cette « Oracle Database Machine » reposait sur du matériel HP, la v2 d'Exadata est conçue sur du matériel Sun (les processeurs restant des Intel Xeon 5500). Et cette fois, Oracle se sent autant en confiance dans le domaine des datawarehouses, qui était le marché de prédilection d'Exadata v1, que dans celui de la consolidation de bases transactionnelles (OLTP) : l'ajout d'une mémoire cache Flash, basée sur la technologie FlashFire de Sun, a apparemment permis de supprimer le goulet d'étranglement pour les entrées/sorties.
[[page]]Oracle explique ainsi que la configuration peut aller jusqu'à 64 coeurs, environ 400 Go de RAM, 336 To de stockage par rack, 5 To de mémoire cache en Flash, et 1 million d'entrées/sorties par seconde. Et pour améliorer encore les performances, certaines requêtes sont traitées directement au niveau des systèmes de stockage, ce qui fait d'Exadata, a indiqué Mark Townsend, un système massivement parallèle.
Du stockage vertical pour une compression améliorée dans Exadata
Pour le décisionnel, Oracle inaugure une technologie de compression bien connue des éditeurs de SGBD verticaux comme Streambase ou Sybase, mais que l'éditeur californien préfère appeler « hybrid columnar compression ». Oracle affirme pouvoir ainsi atteindre des taux de compression d'un facteur 10 pour les données les plus souvent requêtées, et d'un facteur 15 à 50 pour les données en mode archivage.
Le tout pour un prix ridicule, à en croire Mark Townsend, qui a comparé l'achat de deux de ces « appliances », pour 2,3 M$, à celui d'une configuration équivalente chez IBM (serveurs Power 595 et unités de stockage DS8300 Turbo), coûtant d'après lui 10,7 M$. Tout le discours de Mark Townsend s'articulait en effet autour des économies que les entreprises sont censées pouvoir réaliser en passant à 11g R2 ou, mieux, en passant directement à Exadata équipé de sa 11g R2 préconfigurée. Le vice-président d'Oracle a ainsi promis qu'on pouvait diviser par 5 ses coûts en matériel en mettant en oeuvre les technologies de grid offertes par RAC et les nouvelles techniques de compression.
Objectif : faire migrer la moitié de la base en un an
La migration elle-même d'une ancienne base Oracle vers la 11g R2 est censée ne coûter « qu'un quart du coût de la mise à jour de 9i à 10g ». Des possibilités de captures de transactions ont été ajoutées à 11g, qui permettent de jouer de vraies transactions lors des tests de la nouvelle base. Cela allié à des outils d'analyse et d'optimisation devrait grandement aider les clients, estime Mark Townsend. Qui veut croire que « au moins la moitié des 70 à 75% des clients des SGBD Oracle utilisant aujourd'hui la version 10g devrait migrer dans le courant de l'année suivant la disponibilité ».