Les membres de l’association Numeum (issue de la fusion en 2020 de Syntec Numérique et Tech In France) s’étaient donnés rendez-vous au Pavillon Dauphine à Paris ce jeudi soir pour la présentation de l’étude Grand Angle sur les ESN et les ICT (ingénierie conseil en technologies) réalisée par KPMG. Pour cette 5eme édition, le constat est clair selon Hubert Giraud, président du collège ESN au sein de l’association professionnelle, « nous avons effacé le trou d’air de 2020 ». Après la pandémie, le dynamisme du marché des SSII ne se dément pas avec une croissance moyenne des revenus de 12% en 2021. « Une année record où les effets de la crise Covid ont été gommés. La croissance du chiffre d’affaires est même supérieure à 2019 », souligne Xavier Niffle, associé technologie, média et télécommunication chez KPMG.
Même le moral est au beau fixe pour les prochaines années, constate l’étude. « Le premier semestre 2022 est très bon et les indicateurs sur les objectifs de croissance sur 3 ans montrent que 95% des sociétés se disent confiants ou très confiants », déclare Xavier Niffle. Dans le détail, les TPE sont les plus ambitieuses avec une croissance moyenne envisagée entre 2022 et 2024 de 20%, pour les grands comptes elle est de 13,8%. Les entreprises peuvent compter sur le dynamisme de trois secteurs (finances, énergie et retail) et trois domaines d’activités (cloud, transformation numérique et cybersécurité).
Des plans de recrutement en hausse, les candidats plus exigeants
Mais pour accompagner cette croissance, les sociétés du numérique vont devoir relever un défi de taille : la gestion des talents. Quelque soit leur grandeur, ces entreprises ont des plans de recrutement ambitieux pour les trois prochaines années. C’est vrai notamment dans les PME (+135% d’embauches par rapport aux effectifs de 2021) et les TPE où ce taux atteint 340% sur 3 ans. Reste que le marché est toujours sous tension et qu’aux recettes de recrutement traditionnelles (prime de cooptation, partenariat avec les écoles,…) s’ajoutent des exigences spécifiques des candidats.
« Les personnes veulent plus de liberté dans l’organisation de leur travail avec un nombre de jours de télétravail. Elles souhaitent plus de transparence sur les projets et les formations. La participation au bénéfice est également un sujet qui revient », analyse Charles Mauclair, président du bureau ICT chez Numeum. Il précise que les salaires dans la profession ont augmenté en moyenne de 5% en 2021. Par ailleurs, un effort a été mené sur le recrutement de femmes dans le secteur avec +35% en 2021, mais la proportion de femmes dans les ESN et ICT reste déséquilibrée en ne représentant que 29% des effectifs.
Une orientation marquée pour la sobriété numérique
Autre axe d’analyse pour Numeum, la démarche RSE (responsabilité sociale de l’entreprise) et l’aspect environnemental qui « sont des problématiques de plus en plus prégnantes au sein des entreprises sous deux aspects. Soit pour le business ou pour l’attractivité des talents », constate Jean-Pierre Valensi, associé, responsable capital markets advisory chez KPMG. Dans le détail, les bénéfices de cette démarche sont majoritairement à destination du business, pour 24% il s’agit d’améliorer l’image de marque de la société et constitue pour 20% des répondants un projet fédérateur pour l’entreprise. Ils ne sont que 8% à identifier une amélioration de la performance de l’entreprise et sa durabilité.
L’indicateur privilégié des acteurs du numérique est la réduction de l’empreinte carbone. Ils sont 62% à avoir mis en place un suivi sur ce sujet. Là encore l’ambition est de rigueur avec des objectifs de réduction d’empreinte CO² sur 3 ans de 33% pour les TPE-PME et de 18% sur les grands comptes/ETI.