En direct de San Francisco. Le millésime 2019 d’Openworld qui s’est ouvert à San Francisco est clairement orienté vers l’automatisation. Oracle avait l’année dernière focalisé ce thème sur les bases de données et la sécurité, mais aujourd’hui, il l’étend à d’autres territoires dans le cloud de deuxième génération. « Si la première génération du cloud était la promesse du paiement à l’usage, la seconde génération sera l’autonomie », explique en préambule de son discours d’ouverture, Larry Ellison, CTO d’Oracle. L’autonomie est essentielle selon lui « pour éliminer certaines tâches réalisées par les humains et ainsi éviter des erreurs ». Un moyen pour le dirigeant de s’adonner à son sport favori, l’AWS bashing. « Sur AWS, 100 millions de clients ont été impactés par des violations de données et Amazon explique dans ses conditions générales que les clients sont responsables de la configuration des accès aux services AWS ». Chez Oracle, « sur les services cloud, l’automatisation fait que les clients sont incapables de faire des erreurs de configuration ».
Autonomous Linux et sécurité renforcée pour Autonomous Database
Si une grande partie du discours de Larry Ellison a consisté à comparer les offres d’AWS et à les démonter, le dirigeant n’a pas oublié de distiller différentes annonces. La première concerne le lancement d’Oracle Autonomous Linux, le premier OS entièrement automatisé. Il est capable de provisionner, d’évoluer, de paramétrer, de se mettre à jour, d’assurer la surveillance de la sécurité et la remédiation de manière autonome. Ce point sur la sécurité est important car l’OS est « capable d’appliquer des patchs de sécurité sans arrêter les machines, il gère en continu la surveillance des menaces et la détection d’exploits, analyse les vulnérabilités dans les applications tierces », souligne Larry Ellison. Et de citer l’exemple des failles Spectre et Meltdown, « 150 millions de patchs ont été appliqués dans Gen 2 Cloud en 4 heures sur 1,5 million de cœurs, sans arrêt des machines ». La migration vers Autonomous Linux sera gratuite pour les clients d’Oracle Cloud Infrastructure (OCI). Pour les clients utilisant l’offre Red Hat, pas de panique, « les applications fonctionneront sur Autonomous Linux sans modification » promet Larry Ellison avec à la clé « d’arrêter de payer le support à IBM ».
La question de la sécurité est toujours présente sur la partie base de données avec la fonctionnalité Data Safe, un centre de contrôle unifié pour surveiller les problèmes de sécurité. Il est capable d’évaluer les configurations, les risques utilisateurs, de détecter les données sensibles et de masquer les données en cas d’intrusion.
Exadata X8M et une plus grande élasticité dans OCI
Des annonces ont été également présentées autour de l’offre cloud d’Oracle. Sur Cloud at Customer, l’offre de cloud hybride d’Oracle, la nouveauté réside dans l’apparition d’une version M (pour memory) dans la version 8 des Exadata X. Outre les processeurs les plus récents, cette version embarque de la mémoire persistante reposant sur la technologie Optane d’Intel avec la clé une très faible latence. Sur la partie cloud public, Oracle Cloud Infrastructure accueille Microsoft SQL, un moyen pour le CTO de vanter les mérites du partenariat avec la firme de Redmond. Ce partenariat a vocation à se renforcer en développant de nouvelles régions concernées par les liens Interconnect entre Azure et OCI. Dans la même veine, Larry Ellison a annoncé qu’Oracle offrira 36 régions sur OCI contre 25 pour AWS. La firme de Redwood Shore revendique 40 000 clients sur le cloud.
Pour répondre aux exigences d’élasticité et d’agilité du cloud, Oracle lance plusieurs services allant dans cette direction. Par exemple, le stockage bloc a été rénové pour embarquer plus de dynamisme dans la gestion des IOPS et ne payer que ce que l’on utilise réellement (disponible d’ici la fin de l’année). Un esprit que l’on retrouve dans l’offre Elastic Instances qui permet de modifier à chaud le type d’instances souhaité aussi bien sur partie mémoire que sur le stockage (disponible au premier trimestre 2020).
Des offres gratuites pour tester et convaincre
A la fin de sa présentation, Larry Ellison enfonce le clou pour séduire les irréductibles, la gratuité pour tester et à destination de certaines populations. Pour ceux qui veulent tester, Oracle met à disposition 2 bases de données autonomes, des ressources de calcul (2xVM avec 1 Go de RAM chacune), de stockage (100 Go en mode bloc, 10 Go en mode objet et 10 Go en mode archive), des capacités réseaux et enfin des outils de gestion. La gratuité est offerte pour un temps illimité, assure Oracle et s’adresse aussi bien aux nouveaux et aux anciens clients, aux étudiants, aux développeurs.
La firme sort donc les grands moyens pour séduire les clients, surtout ceux d’AWS. Parti en retard sur le cloud, Larry Ellison parie sur la seconde génération du cloud en misant sur l’automatisation et sur le machine learning pour faire la différence. A voir à moyen terme si ce pari est gagnant.