Pour les 35 ans d'OpenVMS (VMS tout d'abord puis OpenVMS), HP a organisé deux journées de formations et de discussions à Paris avec une petite soirée le 15 novembre réunissant les utilisateurs de la plate-forme créée par Digital. Et, 35 ans après les utilisateurs encore en activités ou à la retraite sont toujours aussi passionnés par la plate-forme. Nicole Bonis, aujourd'hui à la retraite, a reçu le premier VAX en France, en septembre 1978 à l'Université technologique de Compiègne. « Nous avions commandé un DEC PDP1145 avant de passer sur un VAX 11/780 32 bits pour le calcul scientifique et la gestion. C'était une époque formidable, il n'y avait pas encore de PC dans les bureaux et on utilisait encore des cartes perforées pour alimenter la machine, les terminaux sont venus après. On pouvait brancher 128 terminaux par machines, c'était plus facile à gérer qu'un parc de PC ».
La machine servait également pour les travaux des étudiants qui avaient parfois des idées de développement saugrenues. « Mais c'était une machine très robuste.[...] On a eu tous les VAX : 8600, 4000... Parmi les choses étonnantes que nous avions réussi à faire, je me souviens qu'avec l'aide de Digital en 1989/90 nous avions tiré un faisceau hertzien multi transport pour relier un cluster avec deux VAX station. Sans disque, il était possible de booter à distance ». Une expérience unique en France qui a ensuite servi de plate-forme de formation aux autres universités avant que la dernière phase du Plan Calcul ne vienne bloquer certains achats. Il fallait en effet utiliser les systèmes développés en France.
Nicole Bonis a utilisé le premier VAX en France, livré en septembre 1978 à l'Université Technologique de Compiègne
La ligne 14 du métro repose sur OpenVMS
Si certains parlent encore d'OpenVMS avec une certaine nostalgie, les systèmes sont encore en activité et même indispensables dans un grand nombre d'entreprises et de services publics. La maison mère du Crédit Mutuel de Bretagne, Arkea, utilise des systèmes OpenVMS sur Alpha avec une triple redondance. La gestion du tunnel sous la Manche repose sur un cluster avec des serveurs Apha en France et en Angleterre. Les services de facturation de France Telecom sont toujours assurés par des solutions de ce type, avec un passage d'Alpha sur Itanium ces deux dernières années. La ligne 14 du métro automatique à Paris est également gérée par des systèmes OpenVMS sur base Alpha. Et surtout, les systèmes de sécurité informatique de toutes les centrales nucléaires françaises reposent sur la plate-forme OpenVMS. Les centrales qui sont aujourd'hui exportées en Chine font toujours appel à des serveurs OpenVMS Alpha. Et pour la prolongation de 20 ou 30 ans des centrales nucléaires françaises, un passage sur Itanium est à l'étude. HP a en effet assuré le support des systèmes Alpha jusqu'en 2016 et des plates-formes Itanium jusqu'en 2022. Si HP ne fabrique plus de serveurs Alpha, la firme reconditionne d'anciennes machines pour assurer la maintenance.
Beaucoup d'utilisateurs d'OpenVMS ont répondu présent pour fêter les 35 ans de la plate-forme à Paris
Un manuel VAX DCL Command de 1982
Lors de cette soirée spéciale anniversaire, les responsables de l'activité serveurs critiques chez HP, avec notamment le toujours très savant Benoit Maillard, avaient demandé aux utilisateurs d'OpenVMS de venir avec un objet souvenir le plus ancien possible. Et à ce petit jeu, c'est Christian Levrey, aujourd'hui consultant pour les plates-formes OpenVMS, qui a remporté le concours avec un manuel VAX DCL Command et un Pocketbook Bliss de 1982.
Christian Levrey, aujourd'hui consultant sur OpenVMS, a remporté le concours des souvenirs avec un manuel de commande VAX DCL de 1982.
Si on comptait 6000 VAX en France dans les années 90, Christophe Bedin, Technology Strategist chez HP, estime aujourd'hui à un peu plus d'un millier les sites utilisant encore des systèmes OpenVMS. La Française des Jeux, l'industrie automobile, Renault comme PSA, utilisent encore avec satisfaction ces systèmes très robustes, tout comme l'armée française pour un projet d'avion ravitailleur. Un concours passionne d'ailleurs les utilisateurs d'OpenVMS, c'est le système le plus longtemps en activité. Et à ce petit jeu c'est la Bank of Rio qui tient la première marche avec 28 ans sans interruption. En France, l'usine Melox à Cadarache qui produit du combustible nucléaire à partir de plutonium détiendrait le record avec pus de 10 ans sans interruption. Heureusement pour tous les habitants de la vallée du Rhone.
Les utilisateurs d'OpenVMS ont ressorti leurs plus vieux souvenirs comme ce tee-shirt ou ces manuels des années 80.