Ces interrogations de l'Apache Software Foundation (ASF) sur le projet Apache OpenOffice qu’elle héberge ont déclenché un débat parmi les membres du projet, certains évoquant même son arrêt. Au moins un membre du comité de gestion, qui compte 28 membres, a démissionné.
Pendant un temps, la suite de productivité a mobilisé beaucoup d’efforts, l’équipe soutenant le projet voulant proposer une alternative open source à l’omniprésent Microsoft Office. « Aujourd’hui, les développeurs qui suivent encore le projet ont du mal à répondre aux problèmes de sécurité affectant le code, et le conseil d’administration de l’ASF a demandé au comité de gestion du projet de proposer une solution », a déclaré le président du comité Dennis E. Hamilton, dans un courriel envoyé la semaine dernière aux contributeurs.
Libre Office plus fort qu'Open Office
À l’origine, OpenOffice bénéficiait du soutien de Sun Microsystems. Mais après l'acquisition de Sun par Oracle, tout a changé. Il est apparu clairement qu’Oracle, contrairement à Sun, avait peu d'intérêt à maintenir le code, et la plupart des développeurs d'OpenOffice ont quitté le projet pour créer Libre Office à partir d’un fork d’OpenOffice.
Plus tard, Oracle a renoncé à OpenOffice en livrant le projet à l'Apache Software Foundation. Sauf qu’entre temps, OpenOffice avait été remplacé par Libre Office dans la plupart des distributions Linux de bureau. Ces deux dernières années, plusieurs appels ont été lancés à l’ASF pour lui demander de clôturer le projet et de livrer son code à la Document Foundation qui soutient Libre Office.
Réaction en chaine et démission du contributeur Kay Schenk
Mais c’est le message envoyé par Dennis E. Hamilton aux développeurs d'OpenOffice qui a rouvert le débat. Selon lui, le nombre de développeurs contribuant aujourd’hui au projet ne permet pas d’assurer un support suffisant, notamment de sécuriser le code. C’est pourquoi il suggère de réfléchir aux mesures à prendre s’il s’avère nécessaire de mettre fin au projet, et faire en sorte que cette mise à la retraite se passe le mieux possible.
Même si le président du comité insiste sur le fait que sa proposition n’est pas dictée par les instances officielles et qu’il s’agit simplement de discuter du problème, son message a provoqué une avalanche de réponses sur la liste de diffusion des développeurs. Parmi elles, celle d’un contributeur de longue date, Kay Schenk, qui annonce sa démission du projet et du comité de gestion. Entre autres choses, Kay Schenk avait contribué à maintenir la version build d’OpenOffice, et divers sites relatifs au projet.
Le fait qu’OpenOffice rencontre des difficultés ne devrait pas être une surprise pour ceux qui suivent la liste de diffusion des développeurs. Depuis longtemps, Dennis E. Hamilton et d'autres alertent sur la nécessité de consacrer davantage de ressources au projet. Lui-même a prévu de démissionner de son poste de président du comité de gestion le mois prochain.