Une étude datant de 2009, réalisée par le cabinet IDC, fait état d'une utilisation croissante de Google Docs. Elle précise aussi que 20 % des personnes interrogées affirment que la suite de Google est largement utilisée au sein de leur entreprise. Une étude similaire remontant à 2007, montre que Google Docs était à l'époque largement utilisée par 6% des entreprises. Mais Google, arrivé parmi les derniers sur le marché, de plus avec une suite de productivité en ligne maison, n'avait pas fait de tort à Microsoft. Deux ans plus tard, l'étude IDC 2009 montre que l'utilisation croissante de Google Docs dans les entreprises n'a pas eu d'effet négatif sur les parts de marché de Microsoft Office, suggérant que les applications de bureautique sur Internet sont des compléments plutôt que des substituts des suites de productivité classique, du moins pour l'instant.
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Mais le rôle des applications de productivité en ligne pourrait changer à mesure que les entreprises se familiarisent avec leur usage et être utilisées en lieu et place des logiciels de bureau. Décrivant les effets du «cloud computing» - un terme fourre-tout employé pour désigner des services de calcul hébergés et offerts via Internet - sur le marché de l'informatique d'entreprise, Stephen Elop les qualifie de modèle de «rupture constructive. » Selon lui, Microsoft a une marge de manoeuvre étroite quand elle réfléchit à la manière dont les applications sont déployées et utilisées. «Quand je pense à ces transformations, je dois le faire d'une façon qui tienne compte et qui permette aux 500 millions de clients de Microsoft Office de nous suivre. Il faut s'interroger sur le nombre de personnes, leur lieu de travail, comment elles utilisent ce produit quotidiennement et avec quelle fréquence,» a expliqué Stephen Elop.
La large base d'utilisateurs d'Office représente incontestablement une source essentielle de revenus pour Microsoft. En 2009, les ventes d'Office ont dépassé 17 milliards de dollars, soit près de 30 pour cent des recettes globales de l'entreprise. Par conséquent, Microsoft veut être sûr que les nouvelles versions de Microsoft Office disponibles en ligne ou pouvant être utilisées depuis des téléphones portables ne remettent pas en cause ces bénéfices. «La nécessité d'une telle expérience, doit, sans aucun doute, être au moins, du même niveau que tout ce que les gens connaissent déjà, » a déclaré Stephen Elop. Dans la manière dont Microsoft voit évoluer les applications de productivité, les utilisateurs pourront modifier et déplacer des documents entre leurs ordinateurs personnels, Internet et des dispositifs mobiles, sans rien perdre de la mise en forme ou de la structure des documents.
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« La meilleure combinaison possible sera celle qui permet une expérience transparente entre le PC, le téléphone portable, et le navigateur internet, » a déclaré Stephen Elop. « Les versions mobiles de Microsoft Office pour téléphones tournant sous Windows seront disponibles un peu plus tard cette année, ainsi que pour les smartphones Nokia tournant sous Symbian, » a t-il indiqué. Il a même prédit que, dans les années à venir, 200 à 300 millions de mobiles Nokia seront livrés avec une version d'Office mobile.
Pour l'instant, Microsoft n'a pas de plans pour proposer des versions mobiles de Microsoft Office pour les BlackBerry de Rim ou pour l'iPhone d'Apple. Microsoft n'a pas non plus l'intention de développer une version d'Office pour le système d'exploitation MeeGo, une combinaison des systèmes d'exploitation Maemo de Nokia et Moblin d'Intel. « Nous réfléchissons sérieusement à la stratégie à mener en fonction des appareils, et à quel moment la mettre en oeuvre, parce que nos options sont limitées, » a déclaré Stephen Elop. «A mesure que nous avançons, nous considérerons aussi d'autres environnements. Mais nous savons, sans ambiguïté, que nous devons examiner chaque plate-forme. Nos clients nous l'indiquent et l'attendent de nous, » a t-il conclu.