Lancé en grande pompe à New York par le PDG de Microsoft, Steve Ballmer, Office 365 est désormais officiellement disponible. Mais les clients de la version précédente BPOS, devront attendre au moins deux mois avant de se joindre à la fête. En effet, pour encadrer au maximum le passage vers Office 365 des clients BPOS (Business Productivity Online Suite), Microsoft a choisi une approche assez sélective, proposant la migration à un nombre de clients limités. Si tout se passe bien avec cet échantillon, la firme de Redmond prévoit d'étendre, dans une certaine mesure, la migration vers Office 365 à davantage de clients BPOS à partir du mois de septembre, comme l'a indiqué l'entreprise dans un communiqué.
À cette date, Microsoft évaluera toutefois, pour chaque client BPOS, à quel moment effectuer la transition, en fonction des réponses qu'ils apporteront à une enquête préalable pour estimer le degré de préparation et d'autres critères techniques, comme l'a indiqué Microsoft. « Notre objectif est de fournir à nos clients la meilleure expérience possible au moment de la transition vers Office 365. Le processus de migration en une fois est une étape importante pour le déploiement du service et nous voulons faire en sorte que tout se passe pour le mieux, » indique encore le communiqué. « Nos clients ont des besoins différents et travaillent dans des environnements différents. Grâce à ce pilotage préparatoire, nous sommes en mesure d'améliorer nos services et notre support et nous assurer que cette transition se passe le mieux possible. C'est aussi ce qu'ils attendent de Microsoft. » Par contre, les nouveaux clients et ceux qui veulent migrer leurs comptes et leurs données depuis des suites non-Microsoft peuvent s'abonner dès maintenant à Office 365.
Des clients déçus par les contraintes de Microsoft
Cette solution ne convient pourtant pas à certains clients BPOS qui auraient souhaité migrer vers Office 365 sans délai et ont fait part de leur déception sur un forum de discussion. « Bon, et bien je suppose que la solution consiste soit à résilier le service et à se réabonner tout de suite, soit tout simplement à mettre fin à son abonnement et à aller voir ailleurs. Entre l'incapacité croissante et significative de l'équipe chargée du support technique à, tout simplement, offrir du soutien et cette solution, il devient difficile d'être satisfait du service, » écrit un client BPOS sur le forum. « Impossible de discuter avec cette logique commerciale - ils ont déjà récupéré notre argent. C'est beaucoup plus important pour eux de vendre le service à de nouveaux clients pour gagner d'autres abonnés. Si seulement les responsables marketing avaient pris la peine de réfléchir à ce qui se passe quand ils rendent la clientèle dépendante... »
La suite collaborative et de communication Office 365 basée sur le Cloud, inclut les versions en ligne des éditions 2010 de Microsoft Exchange, SharePoint, Lync et Office. Elles sont proposées sous forme d'options selon la configuration, toutes facturées sur la base « par utilisateur et par mois ». Selon les observateurs du secteur, Office 365 est un concurrent beaucoup plus solide pour les Google Apps et autres rivaux, comparé à BPOS qui ne contient pas les composants Office et dont les applications sont basées sur les éditions 2007 de leurs équivalents sur site.
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Selon une porte-parole de Microsoft, la volonté de réaliser la transition de BPOS vers Office 365 avec précaution n'est pas nouvelle. Le calendrier avait été présenté avant la disponibilité générale du produit dans le cadre du programme pilote. Toutefois, à en juger par les réactions de surprise exprimées dans les forums de discussion, ce programme est une nouvelle pour certains clients. Ceux qui ont suivi en direct le lancement d'Office 365 n'en étaient pas plus informés. Steve Ballmer n'a pas spécifiquement abordé la question et le message essentiel de l'événement incitait plutôt les clients à adopter le produit immédiatement. « Étant donné le battage que Microsoft a fait autour d'Office 365, ils réalisent que la transition doit être parfaite, ou alors Microsoft et son PDG auront une autre entaille dans leur récente histoire du cloud » a souligné Rebecca Wettemann, analyste chez Nucleus Research. « En terme de réputation dans le domaine du cloud, Microsoft ne peut se permettre aucun accroc. Il est donc logique qu'elle favorise dans un premier temps les nouveaux clients plutôt que de se casser éventuellement les dents sur des migrations plus complexes depuis BPOS, » a-t-elle ajouté.
Certains observateurs du secteur ont souligné que la mise en oeuvre d'Office 365, et plus particulièrement la migration à partir de BPOS, ne semble pas être un processus simple ou qui va de soi, surtout si on la compare à des suites semblables construites spécifiquement pour le cloud, comme les Google Apps. Un argument de vente majeur pour Office 365 est sa capacité d'interagir et de se synchroniser avec les applications desktop et serveur de Microsoft. Cela permettrait aux entreprises de fonctionner dans un environnement hybride pour la communication et la collaboration. Ce qui, en théorie, les ferait profiter du meilleur des deux mondes, sur site et dans le cloud selon le concept « logiciels plus services » de Microsoft. Mais pour que ce modèle hybride fonctionne avec Office 365, le logiciel sur site doit répondre à de nouvelles exigences de mise à niveau.
C'est parce que BPOS travaille avec certaines anciennes versions de logiciels sur site qu'Office 365 ne peut pas se connecter. Ce qui signifie que la migration doit être précédée par une série de mises à jour des logiciels bureau et serveur sur les sites des clients. Par exemple, Office 365 nécessite au moins la version desktop Office 2007 SP2. Sinon, les Office Web Apps - la version en ligne d'Office - d'Office 365 ne seront pas capables de se connecter avec le logiciel de bureau. Cela signifie donc qu'Office 365 ne fonctionne pas avec Outlook 2003 ou les versions antérieures.