Lors de sa conférence GTC (GPU Technology Conference), Nvidia a annoncé se tourner vers la simulation avec sa solution Drive Constellation pour développer et tester des conduites autonomes de niveau 4 (niveau 3 aujourd’hui chez Mercedes, Audi ou Tesla). L'annonce survient à un moment important pour l'industrie automobile après l’accident mortel impliquant une voiture autonome Uber. Cette dernière a heurté et tué une policière identifiée comme étant Elaine Herzberg alors qu'elle traversait à pied une rue de Tempe en Arizona avec sa bicyclette.
L'accident a fait des vagues dans l'industrie et a poussé Nvidia à suspendre sa flotte de voitures autonomes, circulant sur les routes publiques de plusieurs états américains dont la Californie. Parlant de l'accident lors d'une session de questions-réponses la semaine dernière semaine, le CEO et fondateur de Nvidia, Jensen Huang, a tenu à éloigner son entreprise de l'accident, tout en positionnant le nouveau système Constellation de l’entreprise comme une alternative plus sûre. « Tout d'abord, Uber n'utilise pas la technologie Drive de Nvidia », a déclaré M. Huang. « Premièrement, Uber développe ses propres capteurs et sa propre technologie de conduite autonome. Deuxièmement, nous attendons avec impatience de voir ce que nous pouvons apprendre et c'est évidemment un moment important ».
La simulation est une étape indispensable mais elle ne remplace pas les vrais tests sur route. (Crédit Nvidia)
Les tests sur route arrêtés
Le CEO a également confirmé que le développement de Nvidia Drive - la propre plate-forme IA du fournisseur pour la conception, le déploiement et maintenant le test de systèmes de véhicules autonomes - se poursuivait mais que la société a décidé de mettre un terme aux tests sur routes grâce à sa bonne ingénierie. La semaine dernière, le fournisseur a donc mis en avant sa plateforme Drive Constellation, qui repose sur deux serveurs maison, et permet aux développeurs de tester des systèmes de véhicules autonomes au sein d'une version simulée photoréalisme du monde réel.
Nvidia a considérablement augmenter la puissance de calcul de sa carte Drive PX Pegasus qui embarque plusieurs GPU Volta. (Crédit Nvidia)
Le premier serveur embarque la solution Drive Sim Software pour simuler tout, depuis les capteurs autonomes du véhicule comme les caméras et les radars, tandis que le second serveur intégre une carte Drive PX Pegasus (la 3e génération PX chez le fournisseur) sur base Volta qui exécute la pile logicielle maison complète et assure toutes les fonctions de conduite autonome d’un véhicule (niveau 4).
De la taille d'une plaque d'immatriculation US, la carte Pegasus n'encombre plus le coffre comme les premières générations. (Crédit Nvidia)
Plus de 25 partenaires dans la conduite autonome
« L'une des belles choses de la réalité virtuelle est que nous pouvons créer le scénario que nous voulons », a ajouté M. Huang. Cela permet aux développeurs d'exécuter des simulations potentielles de conditions météorologiques défavorables ou l'éblouissement provoqué par le soleil. La plateforme Drive Constellation sera mis à la disposition des partenaires (Audi, BMW, Mercedes, Tesla ou encore Volvo), au cours du troisième trimestre de 2018. Selon le fournisseur, plus de 25 fabricants de véhicules travaillent avec la société de matériel pour développer des voitures, des taxis et des camions qui ne dépendent pas des conducteurs.
Lors de cette GTC, Nvidia a été également très occupé à vanter ses références VR, avec notamment l'annonce de sa carte graphique la plus puissante à ce jour, la Quadro GV100, et la technologie RTX, qui ambitionne de calculer du ray tracing en temps réel.