En direct de la Nouvelle Orléans. Pour son quatrième événement annuel rassemblant clients et partenaires aux États-Unis, Nutanix attendait près de 5 000 personnes à la Nouvelle Orléans (du 8 au 10 mai) contre 4 000 l’an dernier à Washington. L’occasion de découvrir les dernières solutions de l’éditeur mais également de faire le point sur la stratégie de la société qui a bien grandi depuis son lancement en 2009.
Pour atteindre son objectif annoncé de 3 milliards de dollars de commandes en 2021 (990 millions l’an dernier pour un chiffre d’affaires de 766 millions), Nutanix entend convaincre les entreprises et notamment les grands comptes, de moderniser leurs datacenters avec des plateformes hyperconvergées qui leur permettront de déployer plus facilement et surtout avec plus de souplesse dans le temps des applications cloud native. Second message martelé lors de cette convention, le passage au cloud hybride pour justement profiter des avantages des deux environnements : latence réduite, géolocalisation des données et applications cœur de métier sur site ou chez un partenaire d’un coté, souplesse d’exploitation et utilisation de frameworks avancées de l’autre chez AWS, Azure ou GCP.
En quelques années, Nutanix a réussi à bâtir une architecture pour datacenters pointant désormais vers le cloud hybride. (Crédit S.L.)
Un OS pour datacenter
En Europe, l’adoption du cloud public est toujours moins avancée qu’aux États-Unis mais la transformation numérique des métiers pousse à une consommation plus importante des ressources IT. Pour convaincre les DSI et les CDO de considérer ses solutions, et les accompagner dans leurs projets numériques, Nutanix a considérablement fait évoluer son modèle. De simple fournisseur d’appliances hyperconvergentes prenant en charge les machines virtuelles de VMware avec une plus de souplesse dans la gestion des ressources de stockage grâce à une architecture distribuée (NDFS), Nutanix a bâti au fil des rachats et des développements internes un environnement complet avec Prism (administration des clusters Nutanix), X-Ray (benchmark des différents services cloud avec des tests applicatifs synthétiques), AFS (partage de fichiers de type NAS), Beam (calcul des coûts de production et conformité) , Flow (fonctions SDN avec micro-segmentation de réseau) ou encore Calm (gestion des applications dans les environnements multi-cloud).
« Le logiciel est notre environnement naturel, le matériel [nécessaire au démarrage de la start-up pour rassurer les clients] est juste un complément », nous a indiqué Sunil Potti, Chief Product and Developpement Officer chez Nutanix. Le découplage du matériel et du logiciel semble être devenu une nécessité chez Nutanix qui entend proposer un seul environnement au final au client qu’il choisisse de travailler avec Dell, Lenovo, Fujitsu, IBM (sur AIX/Power) ou SuperMicro ou de miser sur AWS, Azure ou GCP pour héberger ses VM et ses containers. L’idée est toutefois d’éviter de récréer des silos obscures dans le cloud, voilà pourquoi l’éditeur pousse aujourd’hui une architecture hybride. Le cloud hybride reste complexe à mettre en oeuvre et Nutanix veut rééditer le même succès qu'avec l'environnement VMware.
Pour accompagner les entreprises misant sur le cloud hybride, Nutanix peut compter sur des outils issus de rachats comme la solution de monitoring des containers et des applicatifs Application Operations Center de Netsil (listen à l'envers). Cette dernière est progressivement greffée à Enterprise Cloud OS. Et ce d’autant plus facilement que la solution se présente sous la forme d’une plateforme SaaS ou on premise, qui permet aux entreprises de mieux suivre les interdépendances entre leurs microservices et leurs applications conteneurisées afin de mieux cerner les problèmes de performances. Le support de Kubernetes est également attendu au troisième trimestre de cette année afin de créer plus facilement une infrastructure multicloud avec des containers.
Un cloud public maison avec GCP
Annoncé à Nice en octobre dernier, le cloud public Xi, qui repose en fait sur les ressources bare-metal de GCP (pour commencer d'autres fournisseurs sont attendus, notamment AWS), permettra aux clients de passer de leur environnement local à celui de Google tout en conservant les outils et les services propres à Nutanix. Le premier service proposé sera le disaster recovery. Google traine toutefois un peu les pieds alors qu'AWS fournit sans problème des capacités bare-metal à VMware. Là encore, il faudra attendre la prochaine convention de l’éditeur, à Londres en novembre prochain, pour bénéficier de ces solutions. Certains clients ont déjà commencé à tester ces fonctionnalités, notamment pour déployer des ressources VDI dans le cloud mais uniquement pour évaluer les produits. « Les clients veulent du cloud hybrid », nous a assuré Sudheesh Nair, président de Nutanix, « pour gagner en souplesse sans avoir besoin de prédire longtemps à l’avance les ressources dont ils auront besoin ». Xi est par exemple bien adapté au déploiement de Desktop as a Service dans les entreprises qui ont des besoins fluctuants en personnel.
La roadmap de Nutanix accueille également un outil, ERA, destiné à faciliter la migration de bases de données Oracle et Postgrey - pour commencer - sur un cluster Acropolis. Le produit est déjà en test chez des clients et sera officiellement disponible au second trimestre 2018. Le support du stockage objet, avec un connecteur S3 pour accéder aux ressources d’AWS, est également annoncé pour gérer de très grands volumes de données sans ralentissement. Rendez-vous en novembre prochain pour suivre les progrès de Nutanix et découvrir les projets secrets de l’éditeur dont le très intéressant Coins...