La consolidation de serveurs n'est plus un épiphénomène dans les entreprises. Depuis 2009, les cabinets d'études ont estimé que le nombre de serveurs virtuels a dépassé celui des serveurs physiques. Touchant au stockage et maintenant au réseau, cette virtualisation a entraîné des nouveaux besoins de gestion et de simplification. Plusieurs start-up se sont emparées de ces problématiques à l'instar de Nutanix. Basée à San José, elle a été créée en 2009 et propose depuis 2011 des appliances combinant serveurs, stockage et virtualisation avec une approche distribuée.

Le fondateur et PDG de la société, Dheeraj Pandey souligne que « la plateforme répond à 5 caractéristiques : la convergence en apportant l'élément de stockage dans le serveur, de la flash pour accélérer la lecture des données, le scale-out pour pouvoir faire évoluer son infrastructure, toute l'intelligence dans le logiciel et enfin être compatible pour le cloud hybride ».

Un datacenter in a box


Concrètement, les appliances de taille 2U de Nutanix (NX Series) embarquent des éléments serveurs équipés de processeurs Intel Xeon (6 à 8 coeurs) associés à de la mémoire flash (cartes de Fusion IO mixée avec des disques traditionnels) et des ports Gbit et 10 Gbit Ethernet. « Différentes combinaisons sont possibles », nous a assuré Sylvain Siou, ancien directeur technique de VMware, qui prend les mêmes fonctions chez la start-up. L'objectif est de concentrer en un même point toutes les ressources (serveur et stockage) et de couper le SAN pour éviter les points de congestion avec les solutions de stockages traditionnelles.

Chaque appliance peut comprendre entre 2 et 4 noeuds indépendants, ces derniers tournent sur un hyperviseur (en l'occurrence aujourd'hui celui de VMware, mais Nutanix travaille pour élargir son offre) et un contrôleur virtualisé. Celui-ci se charge de faire le lien entre les ressources de stockage virtualisées et l'hyperviseur local à travers des protocoles connus comme NFS ou ISCSI, pour les transformer en système de fichiers distribué. Le contrôleur dispose de fonction d'auto-tiering, capable d'orienter les données « chaudes » vers le flash pour un traitement plus rapide et les données moins sollicitées sont placées sur les disques.

Les informations sont compressées et dupliquées sur un autre noeud. L'avantage est qu'en cas de problème, si « un noeud tombe les données peuvent être récupérées », souligne Howard Ting, vice-président marketing de Nutanix. La solution est évolutive en multipliant les noeuds. « A partir d'un certain moment, il sera judicieux de créer une solution « best friend » entre les noeuds pour éviter d'avoir des données et des réplicats trop éparpillés », juge Sylvain Siou. L'avantage de cette solution est de ne plus avoir les goulets d'étranglements provenant du SAN. « Ce modèle peut être adapté pour le déploiement d'un projet Hadoop, mais également pour des besoins de sauvegarde » ajoute Howard Ting.

Développement de l'activité en France


En France, la start-up a démarré depuis 3 mois son activité. L'heure est donc à la communication et à la création d'un réseau de partenaires. Aujourd'hui, Sylvain Siou nous a indiqué être en discussion avec des grossistes européens spécialisés dans la virtualisation et les datacenters. « Nous sommes approchés sur certains projets, car la solution répond à des besoins de performance comme sur la virtualisation du poste de travail », précise le responsable France. Il ajoute, « Nutanix était un peu connu par l'écosystème VMware, car la société avait gagné une récompense lors du dernier VMworld ». En Europe, Nutanix a signé un contrat avec Exclusive Networks.