2,8/5. C’est la note moyenne que se donnent les distributeurs retail quand on leur demande d’évaluer leur maturité digitale. Selon le deuxième baromètre de Samsung, un quart des 318 acteurs du secteur se disent plutôt matures dans la digitalisation de leurs points de vente. « C’est une tendance de fond certes assez faible » avoue Gary Guillier-Marcellin, directeur display chez Samsung, « mais néanmoins, en regardant un peu plus profondément, il y a une maturité digitale qui commence à naître. »

Le taux d’équipement en terminaux augmente du côté des outils mobiles. La moitié des distributeurs en sont équipés et 22% ont prévu d’en déployer. L’utilisation d’écran d’affichage et de bornes interactives se maintient. « On a de plus en plus d’attentes, donc c’est plutôt positif, mais on a un peu l’impression que les distributeurs pensent que la digitalisation va régler tout leur problème » note Gary Guillier-Marcellin. La majorité attend un renforcement de la fidélisation des clients grâce à leur transformation digitale et installent donc des appareils afin de rendre leurs magasins plus attractifs. 56% de l’ensemble des acteurs interrogés utilisent des dispositifs digitaux dans ce but.

 

Mais lorsqu’on regarde du côté des 100 grandes enseignes du panel (dont Flunch, Nicolas, BNP, etc.), c’est la collecte de data qui est la principale raison de mise en place de solutions numériques en magasin. Dans l’ensemble, les enseignes veulent engranger toujours plus d’informations à propos de leurs clients, notamment leurs historiques d’achats et leurs données personnelles. Afin de leur proposer des offres promotionnelles personnalisées. « Il est évident que pour un plus petit réseau c’est plus compliqué parfois de collecter de l’information sur ses clients » admet le directeur display de Samsung. « Parce que c’est plus cher, parce qu’ensuite il faut le mettre en lien avec de l’affichage dynamique. »

Toujours plus de données collectées

Autre fait notable, l’impact du paiement mobile. 36% des enseignes ont mis en place cette solution de paiement. 30% projettent de proposer ce mode de règlement. Et près de deux entreprises sur 5 ont noté un impact sur la fidélisation de leurs clients grâce au paiement mobile. C’est un enjeu important selon Gary Guillier-Marcellin car cet outil n’est pas seulement utilisable en caisse. Un vendeur peut encaisser le client n’importe où dans le magasin avec son smartphone ou sa tablette. « C’est très répandu aux Etats-Unis, ça l’est beaucoup moins en France. Car pour mettre en place un paiement mobile, vous devez passer les contrôles des autorités bancaires qui peut durer deux ans avant de valider votre système ».

Parmi les prochaines technologies à venir sur le marché du retail, en attendant le magasin sans vendeur français, Gary Guillier-Marcellin évoque un outil capable, à l’aide de caméras et d’un soupçon d’intelligence artificielle, de détecter les zones chaudes et les zones froides d’un magasin. Autrement dit, les endroits où les clients vont le plus et ceux qu’ils délaissent. « Ça va permettre au distributeur de récolter de la data, de savoir pourquoi les clients ne viennent pas dans cette partie du magasin, de mettre des KPI sur l’affichage dynamique » pour connaître ce qui fonctionne et ce qui marche moins dans son magasin.