Imaginez que demain vous pourriez facilement remplacer le CPU, la RAM et le SSD de l’ultrabook ou du PC tout-en-un que vous achetez aujourd’hui, par des composants plus rapides. Forcément, cela rappelle un peu l’histoire de la Compute Card qu’Intel a essayé de lancer en 2017. Mais, si l’on en croit les responsables d’Intel interrogés par notre confrère de PCWorld pendant le Computex de Taipei (28 mai au 1er juin), l’entreprise aurait compris les raisons de cet échec. Si la précédente version ne pouvait supporter que des processeurs de classe Y de 5 watts, le NUC Compute Elements supporte les puces de classe U de 15 watts. Le design de la NUC, dont le dos sert de gros dissipateur de chaleur, y contribue en partie. À l'intérieur, la carte abrite un CPU de classe U de 8e génération, un SSD, de la RAM et des modules sans fil.
Le dos du NUC Compute Elements sert essentiellement de gros dissipateur de chaleur pour le CPU, le chipset, le SSD et la RAM regroupés de l’autre côté. (Crédit : Gordon Mah Ung)
Une des grandes différences entre le NUC Compute Elements et la Compute Card réside dans l’usage d'un connecteur edge à la place d'un port personnalisé. Les Compute Cards étaient destinées à être insérées ou extraites d'un châssis plus grand pour rendre les mises à niveau aussi faciles que possible. Intel imaginait même que ces cartes pourraient devenir un élément de calcul portable que l’utilisateur pourrait glisser dans un socle personnalisé. « Le connecteur edge permet également d’accéder à beaucoup plus de fonctionnalités », a déclaré Intel. La Compute Card originale comportait un connecteur propriétaire qui permettait de connecter un seul écran 4K, un seul écran 1080p, quatre ports USB et deux voies PCIe. Comparativement, il est possible d’ajouter presque tous les types de connectivité moderne au NUC Compute Elements à l’aide de broches.
Le NUC Compute Elements d'Intel devrait offrir bien plus de connectivité que la Compute Card. (Crédit : Intel)
D'une certaine manière, le NUC Compute Elements est une sorte de carte mère en taille réduite que l’on peut insérer dans un slot. Intel pense que cette nouvelle approche permettra aux fabricants d'ordinateurs d'utiliser le même châssis avec de multiples configurations. Même s’il est techniquement possible d'acheter un ordinateur portable modulaire, de l'ouvrir et de le mettre à niveau avec un module plus récent, Intel ne pousse pas les utilisateurs à faire ce genre d’upgrade et ce n’est pas l’objectif de ce NUC. Par contre, le NUC Compute Elements pourrait concerner les petits fabricants de PC. En effet, si un gros fabricant dispose des ressources nécessaires pour livrer rapidement des designs pour un processeur de 10e génération par exemple, ce n’est pas le cas des petits fournisseurs. Le NUC Compute Elements pourrait leur permettre de proposer des modèles beaucoup plus rapidement à leurs clients. Ce qui augmenterait cette fois les chances de succès du minuscule ordinateur d'Intel.
La taille du NUC Compute Elements est proche de celle d’une carte de visite. (Crédit : Gordon Mah Ung)
Une forte résistance des OEM
Certes, si l’on se demande quel serait l'avantage pour un grand fournisseur de PC d'utiliser une technologie qui, essentiellement, le met à égalité avec des fournisseurs de PC beaucoup plus petits, on peut répondre qu’il n'y en a pas. Intel admet même ouvertement que les grands OEM pourraient bouder son NUC Compute Elements et proposer leurs propres designs sur mesure.