Nokia va encore une fois trancher dans sa masse salariale en France. L’antenne française de l’équipementier télécoms finlandais (ex-Alcatel-Lucent) a annoncé ce lundi 22 juin la suppression de 1 233 postes supplémentaires dans l'Hexagone, essentiellement dans ses activités de recherche et développement (R&D). Ce plan de transformation a été présenté dans la matinée aux représentants du personnel lors d’une réunion extraordinaire du CSE (comité social et économique). Les sites de Lannion dans les Côtes-d'Armor et de Nozay dans l'Essonne, qui préparent l'arrivée de la 5G seront de nouveau concernés par des coupes. « La direction de Nokia France a évoqué 1 233 suppressions de postes au total, dont 831 à Nozay et 402 à Lannion », nous a confié Pascal Guihéneuf, délégué syndical central CFDT. « Nous n’avons pas eu connaissance des détails de ce PSE», a t-il ajouté. Les syndicats devront attendre le 16 juillet, date de la prochaine réunion, pour en savoir plus. Contactée par la rédaction du Monde Informatique, la direction du groupe n'a pas commenté cette annonce.
C’est donc le quatrième plan de licenciements collectifs engagé par Nokia depuis le rachat d’Alcatel Lucent en 2016. En 2015, l’entité française comptait 5 300 collaborateurs. A raison de trois PSE successifs, 1 200 personnes ont perdu leur emploi. Le dernier en date portant sur la suppression de plus de 400 emplois à Lannion et Nozay n’est pas encore achevé. Pour les syndicats, ces suppressions et délocalisations font voler en éclats les engagements de Rajee Suri, alors PDG de Nokia, envers Emmanuel Macron, ministre de l’économie en 2015. Bruno Le Maire en janvier 2019 avait exigé de son côté le maintien de la R&D en France et la pérennité des sites de Lannion et Nozay. Dans un communiqué, les représentants du personnel de l’entreprise précisent que le travail ne s'est pas interrompu durant le confinement imposé par la crise sanitaire. Ils estiment également ces coupes inappropriées au vu des résultats trimestriels du groupe.
La 5G, un enjeu crucial pour Nokia
Rappelons qu’en mars dernier, Rajeev Suri a fait savoir qu’il quitterait la direction de Nokia le 31 août 2020. Son remplaçant Pekka Lundmark, actuel patron du groupe énergétique Fortum, connaît bien l’équipementier pour y avoir passé une dizaine d’années à différents postes entre 1990 et 2000. A ce titre, il devra renforcer et accélérer la stratégie de Nokia dans la 5G à l’heure où le concurrent Huawei est mis à l’index.