Est-ce pour des raisons financières ou géopolitiques ? Toujours est-il que Nokia a décidé de sortir définitivement de l’entreprise commune, TD Tech, créée en 2005 avec Huawei. Ce dernier a pris la tête d’un groupe de trois partenaires chinois pour racheter la participation de l’équipementier finlandais. L’annonce a été faite par l’administration chinoise en charge de la régulation des marchés au terme de neuf mois de discussions.
En avril dernier, Nokia avait conclu un accord pour vendre sa participation (51%) à New East New Materials, un fabricant d'encres, mais Huawei avait annoncé publiquement qu'elle refuserait de travailler avec le nouveau partenaire. Pour le fournisseur chinois, l'entreprise commune avait été fondée sur la coopération stratégique et les atouts techniques des deux partenaires et que « l'acheteur doit avoir les mêmes capacités stratégiques ». New East avait proposé 2,1 milliards de yuans chinois (291 M$) et a finalement jeté l’éponge le 19 décembre dernier.
La Chine reprend le contrôle
Nokia solde ainsi une aventure de 19 ans où l’univers des télécoms était différent et le fournisseur européen était tout puissant. Huawei lui était à peine connu en dehors de la Chine. Aujourd'hui, TD Tech travaille en étroite collaboration avec Huawei pour proposer des réseaux d'entreprise, des solutions IoT, des CPE et des combinés personnalisés, principalement basés sur la technologie Huawei. Son site web énumère des secteurs verticaux tels que les ports, le streaming vidéo, les mines de charbon et les services publics. Elle dit avoir plus de 2 000 employés, dont 71 % de personnel de R&D, et a dépensé l'année dernière 1,4 Md$) pour la recherche.
Selon les documents déposés par New East en avril dernier, TD Tech a déclaré des revenus de 665 M$ et 1,1 Md$ en 2021 et 2022, avec des bénéfices de 6,78 M$ et de 20,1 M$ respectivement. Deux des nouveaux partenaires de Huawei, Chengdu Hi-Tech et Chengdu Hi-tech Jicui, appartiennent à la Chengdu High-Tech Industrial Development Zone, qui abrite l'un des trois centres de recherche chinois de TD Tech. L'autre investisseur est la société d'investissement Huagai Venture Capital Management, basée à Pékin.