À l’occasion de son événement .Next 2020, en mode virtuel cette année pour cause de pandémie, Nutanix a mis en avant ses dernières avancées dans le domaine des architectures cloud hybrides avec l’arrivée de son offre Karbon Platform Services (KPS) et l’annonce d’un partenariat avec Microsoft Azure. Dheeraj Pandey, le CEO de Nutanix qui a annoncé son départ prochain, a peut-être assuré pour la dernière fois ce rendez-vous avec les clients, les partenaires, les employés et les journalistes. L’an dernier à Los Angeles, le fournisseur spécialisé dans les systèmes HCI avait rassemblé près de 6 500 personnes venues certifier leurs compétences, découvrir des solutions ou discuter des projets à venir.
Destinée aux développeurs, l'offre Kubernetes as-a-service KPS vient automatiser et accélérer le déploiement d’applications conteneurisées dans le cloud ou sur l’infrastructure locale. Cette annonce marque une étape importante pour Nutanix qui cherche à étendre ses solutions visant à aider les entreprises à déployer plus rapidement leurs nouvelles applications et services. Le fournisseur explique que les équipes de développeurs doivent être en mesure d'utiliser les déploiements Kubernetes sur site et dans le cloud public sans compromettre leur capacité à gérer les données, les applications et les ressources informatiques.
Gérer les déploiements Kubernetes
« Avec Karbon Platform Services, nous visons à simplifier le développement et l'orchestration des applications tout en rationalisant la relation entre les équipes informatiques et de développement pour soutenir les stratégies DevOps de nos clients », nous avait indiqué Rajiv Mirani, le CTO de Nutanix, lors d’un point presse réalisé un peu avant la conférence .Next 2020. Ce PaaS, avec control plane dans le cloud, entend aider les équipes de codeurs et les opérationnels à mieux travailler ensemble – surtout en mode DevOps - en rationalisant le développement et l'orchestration d'applications sur une infrastructure sous-jacente locale ou de type cloud. Karbon Platform Services s'appuie sur les capacités de gestion du cycle de vie Kubernetes introduites avec la distribution Karbon (un composant de la plateforme AOS de Nutanix) pour gérer les déploiements de toutes les distributions Kubernetes standards. Cette offre apporte une sécurité automatisée et gérée par le système et une mutualisation pour exécuter une large gamme d'applications. KPS peut être déployé sur n’importe quels serveurs bare-metal, VM (AOS ou ESXi) ou cloud (en mode VM). KPS n’a besoin que de ressources VM avec un Linux et un Kuberbetes pour déployer services open source et monitoring (Prometheus, Kafka, Xe IoT, Mesh Istio, contrôleurs low balancing et NATS).
« Nous recherchions une plateforme PaaS unique qui pourrait héberger nos applications Reflex et Vision Insights à la fois sur le Edge et dans notre cloud privé, afin de tirer parti d’une architecture distribuée et pour prendre en charge le développement de logiciels, ainsi que l’entraînement des modèles de machine learning sur le cloud public », a rapporté Damien Pasquinelli, directeur technique du groupe Hardis. « Karbon Platform Services fournit la richesse des services dont nous avons besoin dans une solution PaaS ». Précisons que Karbon Platform Services est désormais disponible pour tous les clients de Nutanix. En plus de son PaaS Kubernetes, le fournisseur a également annoncé Xi Calm, une version hébergée de sa solution de gestion et d'orchestration d'applications destinée à soutenir les équipes DevOps. Cette plateforme est encore en cours de développement.
Cloud hybride à la SocGen
« Les ressources informatiques sont les moteurs des entreprises numériques. Mais à mesure qu'une entreprise évolue, adopte le cloud hybride et gère un nombre croissant d'applications, la prise en charge des besoins d'ingénierie peut être un défi pour l'informatique », explique encore le CTO de Nutanix. Les entreprises comme la Société Générale, dont le CTO groupe Khaled Soudani a témoigné ce matin, cherchent à tirer parti des avantages des solutions cloud hybrides pour mieux accompagner leurs équipes de développement et livrer plus rapidement les outils dont les métiers ont besoin. « Des investissements sont nécessaires pour accompagner le suivi des règlements dans tous les pays. […] Pour suivre les contraintes liées à la conformité, notre stratégie devient hybride pour des questions de coûts et d’innovation en liaison avec les développements des Gafam. Le cloud change la manière dont nous développons notre IT ».
Enfin avec l’annonce d’un partenariat stratégique avec Microsoft Azure, Nutanix ajoute une nouvelle pierre - après AWS et GCP - à sa pyramide cloud hybride. Cet accord « comprendra le développement de nœuds compatibles Nutanix sur Azure pour prendre en charge les clusters et les services Nutanix. » Cela permettra également aux utilisateurs de Nutanix de travailler avec la plateforme de Microsoft - au moins pour des tâches telles que la création et le contrôle d'instances Azure - à partir de leurs outils d’administration habituels. Comme AWS et GCP, Azure cherche à attirer des charges de travail vers son cloud et les passerelles HCI sont tout indiquées puisque les architectures hybrides sont plébiscitées par les entreprises. Le rapprochement comprend des licences croisées qui permettent aux clients Azure de consommer des ressources sur la plateforme Nutanix et aux clients de ce dernier d'utiliser leurs licences dans Azure. Cet accord est important pour Nutanix dont les clients utilisent beaucoup les solutions de Microsoft, notamment dans l'Hexagone.
Bons chiffres en France
Avec ces annonces, Nutanix poursuit sa conquête du multicloud en montant qu’il ne se limite pas à la gestion de ressources hyperconvergées. L’arrivée d’un CEO devrait relancer la machine sur un marché prometteur. D’une année fiscale à l’autre (2019 vs 2020), les embauches sont en hausse de 32%, la progression des clients de +22% et le nombre de partenaires de 22% en France. En Europe, l’adoption de AHV (Acropolis Hypervisor) a grimpé de 6% (47 à 53%) grâce à l’adoption des nouvelles fonctionnalités. Le volume des commandes (booking) a quant à lui augmenté de 9% (2019 vs 2020). Ce qui fait de l’Europe le continent ayant la plus forte progression dans le monde, les États-Unis ayant davantage souffert de la pandémie Covid-19.