Network Solutions soulève la polémique sur l'enregistrement de nom de domaines
Si vous allez sur le site de Network Solutions et que vous effectuez une recherche sur un nom de domaine que vous envisagez d'enregistrer, vous serez surpris de constater que, s'il n'est pas déjà utilisé par une autre entreprise, il est la propriété de Network Solutions.
De fait, Network Solutions a mis en place un processus qui permet d'enregistrer instantanément et automatiquement tout nom de domaine saisi par un utilisateur dans son moteur de recherche, pour peu que celui-ci n'existe pas déjà . Résultat, si l'utilisateur veut son nom de domaine, il doit l'acheter auprès de Network Solutions.
Très controversée, cette pratique est critiquée par les observateurs de l'industrie qui estiment que, outre le fait qu'elle oblige les utilisateurs à devenir des clients de Network Solutions, elle peut également conduire à des arnaques. Les noms saisis pourraient en effet être récupérés par des personnes peu scrupuleuses à des fins d'enregistrement.
Pour toute réponse, Champ Mitchell, PDG de Network Solutions a annoncé mercredi qu'une mention serait ajoutée au site afin que les utilisateurs soient au courant de l'enregistrement systématique du nom de domaine saisi. Il entend également proposer de ne pas enregistrer la recherche en option. Le PDG rappelle toutefois que le processus a justement été mis en place pour éviter les vols de noms de domaine, certains spécialistes du secteur n'hésitant pas à enregistrer des noms de domaine en masse pour ne garder finalement que ceux qui suscitent du trafic. D'autres iraient même jusqu'à « espionner » les moteurs de recherche spécialisés et enregistreraient les noms pour ensuite les revendre.
Des pratiques de plus en plus courantes, selon Champ Mitchell, qui campe sur ses positions malgré la polémique soulevée par son service. Il renvoie surtout la balle dans le camp de l'Icann (Internet Corporation for Assigned Names and Numbers), estimant que si l'organisme faisait son travail en interdisant toutes ces pratiques frauduleuses, il ne serait pas obligé de protéger ses utilisateurs par ce processus d'enregistrement systématique. Et la solution, selon lui, tiendrait en une réduction du tarif d'enregistrement : porté à 0,25 $, le vol de nom de domaine ne représenterait plus une manne financière. Certes, mais à condition d'oublier tous les procès passés et probablement à venir, au cours desquels plaidants et attaquants se disputent un nom de domaine enregistré en milliers d'euros et même parfois plus.