Créée il y a 18 ans, NetSuite s’était jusqu’à présent concentrée sur les pays anglophones et le Japon (en France, c’est Capgemini qui assure la commercialisation de la solution cloud). Désormais, sous la bannière d'Oracle, l’éditeur installé à San Mateo prévoit de localiser ses produits pour d’autres pays. Il va également étendre la capacité de ses datacenters, accroitre ses opérations de vente, son réseau de partenaires et autres actifs, et accéder ainsi à de nouveaux territoires et marchés.
La procédure de rachat de NetSuite pour 9,3 milliards de dollars, annoncée en juillet par Oracle, a été bouclée le 7 novembre. Hier, les dirigeants ont dévoilé certains de leurs projets consécutifs à la prise de contrôle. Par exemple, les applications de NetSuite basées sur le cloud fonctionneront avec les services étendus d'infrastructure et de plate-forme d'Oracle. Cependant, les offres de produits NetSuite resteront disponibles. « NetSuite continuera à développer et à proposer des produits autonomes », a ainsi déclaré le CEO d'Oracle, Mark Hurd. « Et même si Oracle a mis un pied dans le secteur des logiciels basés sur le cloud, notre cible restera les grandes entreprises alors que NetSuite vise essentiellement les petites et moyennes entreprises », a ajouté le CEO d’Oracle. Ce dernier a également précisé qu’Oracle n'avait aucune intention de modifier la grille de tarifs de NetSuite.
Dépasser le seul marché anglophone
NetSuite propose une série d'outils de productivité, dont un ERP (Enterprise Resource Planning) et un CRM (Customer Relationship Management). Parce que NetSuite utilise un référentiel de données unique pour tous les processus métiers, les entreprises pourront, à travers la plate-forme NetSuite, intégrer toutes sortes d’applications provenant de sources différentes, y compris de développeurs internes. Celle-ci sera accessible partout grâce aux nouvelles offres PaaS (plate-forme en tant que service) et IaaS (infrastructure en tant que service) d’Oracle. Suite au rachat, des entreprises localisées dans un grand nombre de pays pourront, pour la première fois, accéder aux offres de NetSuite, dans des marchés auxquels l’entreprise n’aurait pas pu prétendre sans le support d’un géant comme Oracle.
Jusqu’ici, NetSuite s’était surtout limitée au monde anglophone. « Nous commencions à nous globaliser, mais nous n'avions pas vraiment les ressources ou une présence suffisante pour le faire », a ainsi reconnu Zach Nelson, ancien CEO de NetSuite, qui dirigera la nouvelle unité. L'entreprise avait envisagé de s’appuyer sur SAP, grand rival d’Oracle, en Allemagne, son marché d'origine. « Elle peut le faire maintenant avec Oracle », a déclaré Evan Goldberg, le fondateur de NetSuite. Grâce au rachat, NetSuite acquiert aussi plus de souplesse pour ses opérations cloud. À lui seul, le fournisseur ne gérait que cinq datacenters dans deux régions du monde, contre plus de 19 datacenters pour Oracle. L’accès de NetSuite à d’autres territoires va également lui permettre de cibler de nouvelles industries, y compris des industries très spécifiques, comme l’industrie brassicole, l’industrie de vente de vêtements au détail, la sous-traitance et la publicité. Enfin, pour répondre aux besoins de certains secteurs verticaux spécialisés, NetSuite pourra également s’appuyer sur de plus petits partenaires.