Depuis l’arrivée de George Kurian à la tête de NetApp, on attendait les premières décisions marquantes au niveau technologique. La fixation sur les clusters Ontap et la course après l’insaisissable cloud n’ont pas suffi à enrayer la baisse des revenus et des bénéfices de l’entreprise. Si des concepts brumeux comme la plate-forme Data Fabric commence à prendre un peu plus corps, la stratégie full flash est toujours empêtrée dans les développements autour des séries F et E sans oublier les produits toujours en test comme FlashRay. La question de l’interopérabilité avec les anciennes plates-formes maison ralentit le travail alors que les purs players comme Pure Storage, Tegile ou SolidFire ne s’embarrasse pas de ces questions avec une approche silo.
Pour rattraper son retard, NetApp semble justement avoir jeté son dévolu sur SolidFire. Créée en 2010 par Dave Wright avec le soutien de Marvell, SolidFire propose des solutions flash – les baies SF9605, SF4805 et SF2405 - en mode bloc qui reposent sur des châssis serveur Dell avec des liens 10 Gigabit Ethernet. Le matériel est livré avec son propre système d'exploitation, Element OS aujourd’hui à sa huitième version, qui intègre des algorithmes de compression et déduplication et la compression ainsi qu'une fonction de thin provisioning pour allouer dynamiquement les ressources de stockage nécessaire aux applications. Si SolidFire n’est pas encore passée au NVMe avec une fabric de cartes PCie, et se contente de la 3D V-Nand flash de Samsung, un de ses investisseurs au travers du fond Samsung Ventures, la start-up semble une bonne opportunité pour NetApp. EMC n’a pas agit autrement avec les rachats de Xtrem-io et DssD.
Reste à savoir quand George Kurian se décidera et comment la plate-forme éprouvée de SolidFire s’intègrera aux solutions de NetApp pour éviter de recréer un silo. Les dernières rumeurs remontent un prix d'1,2 milliard de dollars pour finaliser la transaction. Le prix du retard technologique pour NetApp.