Les opérateurs télécoms ont poussé de longues plaintes en ouverture du salon du mobile à Barcelone.  Ils se sentent victimes des régulateurs, des impôts et de la concurrence déloyale des acteurs comme Google ou Apple, entre autres. « Les opérateurs mobiles sont lourdement réglementés et taxés, doivent réaliser de gros investissements dans leurs réseaux, alors que d'autres acteurs dans l'écosystème du mobile n'ont à assumer aucun de ces coûts » a constaté Cesar Alierta,  PDG de l'opérateur historique espagnol Telefonica. « Quelque chose ne fonctionne pas dans la chaîne de valeur, et tout le monde ne joue pas selon les mêmes règles du jeu » a-t-il martelé.
Cesar Alierta s'est fait le porte-parole véhément des opérateurs face aux acteurs d'internet qui font fortune avec des services gratuits en s'appuyant sur les infrastructures hors de prix des opérateurs mobiles. Even Xi Guohua vice-président de China Mobile (et accessoirement secrétaire du Parti Communiste) a déclaré que la concurrence des « Over-The-Top » pouvait être supérieure à celles des autres opérateurs mobiles. L'arrivée du système d'exploitation mobile Firefox de Mozilla aura légèrement réconforté les opérateurs avec sa promesse d'aiguillonner la concurrence face à Android de Google.
Rétablir l'équilibre dans le secteur
« Il s'agit d'une étape importante pour rétablir l'équilibre dans le secteur » s'est même exclamé Cesar Alierta. Firefox OS, en tant que système libre et ouvert pourrait briser les monopoles liés aux systèmes d'exploitation mobiles, a-t-il ajouté. Telefonica a développé deux smartphones avec Mozilla.
« Nous avons besoin d'une relation plus équilibrée avec les fabricants de systèmes d'exploitation mobiles » a déclaré pour sa part Vittorio Colao, DG de l'opérateur Vodafone. « Avec plus de concurrence, la relation sera plus équilibrée, et au bout du compte, les gagnants seront ceux qui ont les meilleurs produits, les prix les plus bas, la plus grande volonté d'investir avec nous dans les canaux. » Il reste que les premiers tests menés par Ovum montrent que Firefox OS n'est pas encore prêt. De plus, ce n'est pas la première fois que  les opérateurs essaient de s'organiser pour contrer Google. En vain, jusqu'à présent.Â
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De même, Vittorio Colao s'est plaint du mode d'allocation des fréquences nécessaires au transport des données. De petits bouts de spectre sont vendus à prix d'or dit-il en parlant de l'Inde. L'Europe appliquant selon lui un modèle très voisin. Il a en revanche félicité les Etats Unis, où les opérateurs accèdent à de larges blocs de fréquences radio via des licences perpétuelles.
Les opérateurs se sont également émus du manque d'harmonisation des fréquences 4G entre les pays, mis en évidence lors du lancement de l'iPhone 5 en 2012. Le sans contact NFC, pour sa part, a été salué comme une avancée pour les utilisateurs, mais qui « ne délivrera probablement pas beaucoup d'argent pour les opérateurs » a indiqué Vittorio Colao.
Ouverture du paiement NFC par Vodafone dans cinq pays
Vodafone a vendu 210 000 apps de paiement SmartPass NFC en Italie, et prévoit de commercialiser ce système dans cinq autres pays d'ici l'été, a-t-il indiqué. Là encore, c'est la fragmentation qui menace la réussite de ce système de paiement, pense le DG de Vodafone, chaque banque et opérateur adoptant sa propre approche.
Pour les Etats Unis, Randall Stephenson, PDG de ATT, a rappelé l'existence du programme de coordination des paiements Isisprogram qui est une joint-venture entre ATT, Verizon Wireless et T-Mobile. « Je ne sais pas à quoi ressemble le modèle de monétisation de ce service » a-t-il reconnu, « mais en tant qu'industrie il est très important que nous diffusions cette fonction aussi vite et de la manière la plus généralisée possible. » Puisse-t-il être entendu. En France, cela fait juste dix ans que le système piétine.Â