Le géant mondial de la livraison, FedEx, créé il y a quarante-cinq ans, aligne aussi une longue histoire dans l'innovation. Elle a accueilli le premier réseau mondial de suivi des envois, le premier système automatisé d'expédition sur PC et le premier centre de service à la clientèle automatisé. Mais des années de croissance et d'acquisitions ont laissé le portefeuille d'applications FedEx alourdi par plus de 2 600 applications et plus de 14 000 interfaces personnalisées, créées depuis 2009. Elles entravaient la flexibilité et gaspillaient des millions de dollars.
Le DSI et vice-président exécutif de FedEx, Robert Carter, a élaboré une stratégie visant à supprimer les technologies devenues obsolètes et à les remplacer par des systèmes plus efficaces. «Nous avions créé un monde où nous passions trop de temps à regarder le pare-brise situé devant nous et plus le rétroviseur » a-t-il estimé lors de la conférence Technology Business Management à San Diego au mois de novembre dernier. « Nous n'arrivions plus à reconnaître la dette technique accumulée, au fur et à mesure que nous avancions. Aujourd'hui, nous essayons de retrouver la valeur commerciale à travers ce gâchis en changeant d'optique ».
Le choix d'une solution de TBM, celle d'Apptio
Robert Carter a d'abord créé une cartographie de toutes les applications FedEx et des interfaces utilisées pour comprendre la situation actuelle. Il s'est ensuite mis en quête d'une solution, il a rencontré le Pdg d'Apptio, Sunny Gupta, en 2010. Un spécialiste de la gestion en ligne des actifs informatiques, le Technology business management, TBM, destiné à maximiser la valeur commerciale des dépenses informatiques.
Ses outils mesurent les coûts d'installation, de développement et d'entretien de chaque partie des logiciels et des matériels utilisés. Avec eux, Robert Carter a pu identifier et éliminer toute inefficacité dans le portefeuille d'applications de FedEx. Un exemple frappant a été la maintenance des avions de la compagnie. Elle dépensait 10 millions de dollars par an dans un système d'inspection qui envoyait des ingénieurs escalader les avions pour les inspecter, puis dans une voiturette de golf qui les conduisait vers une cabane où ils entraient les données dans un système de gestion des stocks. Maintenant, les ingénieurs saisissent les données d'inspection directement sur leurs terminaux mobiles grâce à une application appelée Workbench qui ne coûte que 2 millions de dollars par an.
SOA, agilité et DevOps
Le portefeuille d'applications a été converti en architecture orientée service (Service-oriented architecture, SOA). Un seul service a été créé pour gérer les demandes d'adresse et de gestion d'identité en orientant les appels venus de centaines d'applications différentes, avec un cloud privé pour fournir l'infrastructure sous-jacente. Les économies réalisées par les nouveaux systèmes peuvent être investies dans des technologies émergentes, comme un capteur compatible Bluetooth, qui permet de suivre des colis à moindre coût, tandis que les données générées aideront à orienter les futures stratégies informatiques telles que le développement agile et Les pratiques de DevOps.
« Nous avons économisé plusieurs centaines de millions de dollars », explique Robert Carter, qui deviendra Pdg de FedEx Services, la filiale qui fournit des services marketing et IT à l'ensemble du groupe, le 1er janvier.