(Source EuroTMT) En décidant d'annoncer dès la semaine prochaine, lors de la présentation de chiffres trimestriels, des résultats financiers complets par branche d'activité, Motorola prend les devants par rapport à sa décision de se séparer en deux entités au cours du premier trimestre 2011. Le groupe veut ainsi accélérer sa mue et éloigner le plus vite possible la perspective d'un destin similaire à Palm. Comme ce dernier, Motorola était encore, il y a quelques années, un nom phare du secteur technologique. Dans les premières années du développement de la téléphonie mobile, la marque à la chauve-souris dominait le marché des portables, tout comme Palm dominait celui des PDA avec son Pilot. Mais, sous le coup de la concurrence de Nokia dans un premier temps et d'Apple dans un deuxième, les deux groupes n'ont cessé de perdre pieds pour devenir des acteurs de second rang.
Il y a un an, Palm a suscité un buzz médiatique avec le lancement de son smartphone Pre. Mais, après un bon accueil initial fait à l'appareil, ce dernier ne permettra pas à Palm de reconquérir des parts de marché. Prenant acte de cette impasse, le groupe a annoncé il y a une dizaine de jours qu'il avait engagé des banques conseil pour étudier les différentes possibilités qui s'offrent à lui, dont un adossement à un autre groupe. Mais les spécialistes estiment que l'avenir de la marque est très compromis. A la différence de Palm, Motorola a une assise plus solide puisqu'il dispose également d'activités dans les équipements télécoms, dans les décodeurs et dans les services mobiles pour entreprises. Mais comme Palm, le groupe a également pris le virage smartphone, en développant toute une gamme d'appareils basés sur le système d'exploitation Androïd de Google. Mais les investissements consentis pour réussir sur ce segment a un coût. Même un géant comme Nokia a du mal à s'y imposer, comme en témoignent sa révision à la baisse de ses objectifs de rentabilité.
Illustration : Sanjay Jha, Directeur Général de la division Mobiles de Motorola
Crédits photo : Motorola
[[page]]Motorola a annoncé au début de l'année que sa division terminaux mobiles ne renouerait pas avec les bénéfices avant le quatrième trimestre de 2010, après déjà plusieurs années passées dans le rouge. Après avoir rebondi de plus de 75 % en 2009, le titre Motorola accuse ainsi une baisse de quelque 4 % depuis le début de l'année alors que Wall Street affiche une hausse de près de 10 %. Mais Motorola a choisi un système d'exploitation de ses mobiles promis à un bel avenir, en l'occurrence Androïd, contrairement à Palm qui a développé son propre système d'exploitation. Le groupe a effectivement démontré une certaine indépendance par rapport à Google en donnant à ses clients chinois un accès à Baidu après la décision du géant de l'internet de se retirer de la Chine. Les analystes financiers semblent malgré tout croire aux chances de réussite du groupe dans le mobile.
Le magazine Barron's évalue ainsi à 40 % le potentiel de hausse de l'action Motorola une fois que la scission des activités sera effective. Les deux nouvelles entités, l'une dédiée aux téléphones mobiles et décodeurs et l'autre aux réseaux mobiles pour entreprises, auront une cotation en Bourse séparée mais utiliseront tous deux la marque Motorola. Pour les analystes cette décision de scinder l'entreprise peut être vue comme un gage de confiance de la part des dirigeants vis-à -vis de l'activité mobiles. Une confiance fondée sur le succès rencontré avec le lancement des premiers mobiles sous Androïd.
Motorola anticipe sa scission à venir
Motorola vient de publier ses résultats en séparant les comptes de ses entités mobiles et réseaux, la scission de l'équipementier n'étant pas encore effective. Et selon les analystes financiersLe choix d'Android de Google pour les téléphones mobiles pourrait bien aider à relancer l'activité du constructeur.