Respectivement premier et troisième plus gros vendeurs mondiaux de PC, HP et Dell pourraient bien décider de réduire la voilure sur la fabrication de produits en Chine. Selon des sources citées par le Nikkei Asian Review, jusqu'à 30 % de leur production qui pourraient être réaffectées en dehors du pays. Une conséquence de plus des tensions grandissantes entre Washington et Pékin, qui pourraient bien mettre en péril la position de l'Empire du Milieu comme première place mondiale de la fabrication de biens technologiques. HP et Dell ne sont pas les seules entreprises à considérer un retrait. Microsoft, Google, Amazon ou encore les japonais Sony et Nintendo pourrait faire de même pour la fabrication de leurs consoles de jeux et assistants vocaux. D'autres fabricants de PC sont également cités, notamment Lenovo et Acer.
La crise sino-américaine provoque des hausses de coûts de fabrication qui commencent à rebuter les acteurs de l'IT. Pour contrer cette menace et répondre aux préoccupations de leurs clients américains, certains constructeurs de serveurs ont déjà délocalisé une partie de leur assemblage vers Taïwan, le Mexique ou encore la République Tchèque. C'est le cas de Quanta Computer, Foxconn ou encore Inventec. Le résultat en Chine est frappant : selon le quotidien japonais, le pays a atteint son rythme économique le plus lent depuis 1990 et s'inquiète des pertes d'emplois et de croissance que pourrait engendrer cette situation.
Des prévisions de production divisées par deux
HP et Dell font principalement fabriquer leurs notebooks dans les villes chinoises de Kunshan et de Chongqing. Cette dernière, où était produit il y a encore quelques années un ordinateur portable sur trois dans le monde, perd de son éclat. Le Nikkei Asian Review évoque ainsi ce fonctionnaire du gouvernement local affirmant que HP avait abaissé ses prévisions de fabrication pour 2019 à moins de 10 millions d'unités. C'est moitié moins qu'il y a deux ans. « Les coûts de production élevés de la Chine ont déjà entraîné une baisse des commandes mondiales. Aujourd'hui, les incertitudes associées à la guerre commerciale ne font qu'ajouter à la méfiance », avance-t-il.