« Cette mise à jour est énorme, confirme Dave Weisbeck, senior vice-président sur les solutions BI et EIM chez SAP. Chaque outil dispose d'améliorations majeures. Il n'y a pas un seul endroit que nous n'avons pas touché. » Toutefois, cette arrivée marque aussi la « mise à la retraite » d'un composant longtemps très apprécié, Desktop Intelligence, également connu sous le nom de Deski (ou DeskI). Une décision qui n'est pas du goût de tous les utilisateurs. Cela dit, Business Objects BI 4.0 dispose de nombreuses améliorations. Les entreprises qui migreront vers cette version bénéficieront d'une meilleure intégration des outils BI de SAP avec sa gamme de produits EIM (Enterprise information management). L'objectif est de réduire le temps et les efforts déployés pour assembler, transformer, modéliser et diffuser des informations aux utilisateurs, indique Dave Weisbeck. Dans BI 4.0, le module Information Steward, par exemple, permettra à ceux qui se focalisent sur certaines catégories d'informations (au hasard, un commercial qui scrute ses données clients) de surveiller et d'évaluer au fur et à mesure la qualité des données en question.
Relié à l'outil de CEP de Sybase
Autre nouveauté, le module Event Insight, tire parti de la technologie CEP (complex event processing) que SAP a récupérée avec le rachat de Sybase l'an dernier. Les logiciels de CEP examine, au fil de l'eau, les flux de données qui transitent par le système d'information d'une entreprise afin d'y repérer des comportements inhabituels ou des corrélations particulières. L'objectif étant de déclencher dans la foulée des alertes ou des actions. Ce sont des outils généralement utilisés pour la détection de fraude ou pour la négociation rapide de titres, mais également dans d'autres domaines, la logistique notamment. Event Insight permettra aux entreprises de construire des modèles CEP et de livrer l'information par le biais d'alertes et de tableaux de bord.
Parmi les autres apports notables de Business Objects BI 4.0 figure la capacité d'effectuer des requêtes sur les données à partir de la même interface, quelle que soit la source et la base interrogée. SAP souligne aussi une meilleure évolutivité du produit, un support 64 bit natif et un accès facilité aux données non structurées.
Illustration 1 : L'utilisateur accède à diverses représentations graphiques des données (source SAP)
Illustration 2 : Business Objects BI 4.0 (dont on voit ici le détail de ses composants) peut puiser ses données à différentes sources.
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Pour bénéficier de ces innovations, les entreprises qui utilisent Desktop Intelligence devront donc migrer leurs existant vers l'outil Web Intelligence. Bien sûr, le destin de DeskI a ému les familiers du site (non officiel) Business Objects Board, où l'on trouve un certain nombre de « posts » se plaignant de cet arrêt. On peut même y lire que cet abandon a contribué à la décision d'une entreprise de laisser tomber Business Objects, rapportent nos confrères d'IDG News Service. « C'est avec grand regret que nous avons décidé d'abandonner SAP BO », dit l'un des messages postés la semaine dernière. « J'en suis particulièrement attristé dans la mesure où je faisais partie du comité de sélection de cet outil », relate son auteur en déplorant la perte « du meilleur outil OLAP DeskI, la promotion de l'ancien outil Crystal, toutes les promesses non tenues, les plantages et l'utilisation malaisée. Nous avons décidé de redéfinir notre Business Intelligence en allant vers une autre direction. »
WebI supporte la couche sémantique multidimensionnelle
L'outil Web Intelligence a été livré par Business Objects il y a plus de dix ans et il a toujours été question qu'il supplante un jour Desktop Intelligence dont l'utilisation a diminué, a déclaré pour sa part SAP. Pour lui, Web Intelligence assure désormais la majorité des fonctions de DeskI et dispose d'une profusion de fonctions dans les domaines de la mobilité, de l'interopérabilité avec les autres logiciels clients (Crystal Reports, Explorer, Live Office), ou encore, dans le support de la couche sémantique multidimensionnelle. De fait, sur le Business Objects Board, un autre participant confirme ces éléments : « J'ai utilisé WebI de façon assez intensive pendant les quatre dernières années et, franchement, je n'aimerais pas revenir à DeskI. Certaines fonctions m'ont manqué, mais maintenant, elles sont pour la plupart toutes disponibles dans la dernière version de WebI ». D'ailleurs, les utilisateurs de DeskI ne vont pas être complètement abandonnés puisque le produit va disposer, jusqu'en 2015, du support le plus couramment assuré dans le cadre de Business Objects XI 3.1 et du support Priority One jusqu'en 2017, selon SAP.