En direct de Palo Alto - Un an après notre rencontre avec Anand Babu Periasamy, CEO de Minio (Minimum I/O) et ancien cofondateur de Gluster, nous reparlons de nouveau de stockage objet open source et distribué avec une solution cloud privée compatible S3. « Les clients viennent nous voir car nous réglons leurs problèmes sur un aspect critique dans leurs infrastructures. Nos clients veulent avant tout pouvoir utiliser Amazon S3 en répliquant leurs données non structurées en mode objet », nous a indiqué le dirigeant de la start-up désormais installée dans ses propres locaux à Palo Alto, après être passée par un incubateur.
Comme nous vous l’avions expliqué l’an dernier, la start-up entendait développer ses produits Minio Server (4 à 16 nœud physiques ou virtuels) et Minio Client pour constituer un pool de stockage objet à partir de données conservées sur des disques physiques ou virtuels avec une interface vers une plate-forme Amazon S3 ou compatible. Minio peut également être déployée dans un container Docker pour travailler avec des applications de type microservices. Pour développer les fonctionnalités de sa passerelle de stockage objet, le dirigeant réutilise des composants open source comme Elasticsearch pour l’index, Redisn AMQP, Kafka, Nats IO et PostgreSQL. « Toutes les modifications et améliorations que nous développons arrivent très vite chez les clients pour leurs permettre d’expérimenter les mêmes bénéfices ».
Un vif intérêt chez les hébergeurs français
En France, Tiscali regarde la solution mais aussi Dedibox, Free, Outscale, BT, SFR, OVH, Orange : si presque tous les hébergeurs français ont téléchargé la plate-forme open source pour regarder ce qu’ils pouvaient faire avec, on trouve aussi Renault dans la liste des sociétés françaises ayant ramenées la solution. En deux ans, Minio a construit une plate-forme objet open source avec les fonctionnalités majeures (erasure coding, bitrot protection, réplication et auto expiration). Il s’agissait de la phase 1 du programme de développement (Minio Server, Minio client et Minio SDK), la phase 2 avec Minio X ajoutera des fonctions de deep learning et entend accélérer l’adoption de la solution.
Le compte des téléchargements avec par exemple un vif intérêt d'un hébergeur comme OVH.
Toujours soutenu par Nexus Venture, Index Venture et General Catalyst, AB Periasamy, est particulièrement confiant pour le futur de Minio qui ne veut pas juste être une start-up pour actionnaire en attendant d’être vendue ou introduite en bourse. L’essentiel est d’avancer et de construire une communauté d’utilisateurs et devenir un acteur significatif sur le marché du stockage objet. En attendant d’être repris par un grand acteur comme Oracle ? « Aujourd’hui, la vraie valeur est sur la donnée, nous voulons baisser le prix du stockage à zéro. Quand nous avons démarré la recherche pour construire Minio, nous avons compris que notre valeur n’était pas simplement dans le stockage objet mais dans l’extraction des métadata de l’index pour réaliser des opérations de deep learning pour proposer une photographie des usages et suivre le cheminement des données ». Si la solution est aujourd’hui open source et gratuite, Minio travaille avec les entreprises intéressées par sa plate-forme pour mieux intégrer son outil en attendant l’arrivée du module analytique Minio X exploitant les metadata associés aux objets. Le dirigeant a jusqu’à présent levé pas moins de 10 millions de dollars pour réaliser son projet.