MicroStrategy veut rester indépendant
Sanju Bansal, co-fondateur de MicroStrategy, ne souhaite pas voir sa société rachetée. Il juge peu probable le succès d'une OPA hostile et souligne l'intérêt de maintenir indépendante une offre fonctionnant sur toutes les plateformes.
« Nous sommes très attachés à l'idée d'une activité décisionnelle indépendante», a affirmé Sanju Bansal, co-fondateur de MicroStrategy, à nos confrères de Network World, au cours d'un entretien téléphonique en fin de semaine dernière.
MicroStrategy est certes une société cotée. Néanmoins, Sanju Bansal précise que son équipe de direction dispose d'un contrôle renforcé en vertu de la possession d'actions dites « super-voting » octroyant à ceux qui les détiennent des droits de vote plus importants.
« Une offre d'achat inamicale peut toujours être tentée sur la société, poursuit son co-fondateur et directeur général, mais elle n'aboutira pas sans le consentement de ses dirigeants. »
Indépendant des plateformes
Cette réaction de Sanju Bansal intervient quelques jours après le rachat de Cognos par IBM pour 5 Md$, dernière acquisition en date d'un éditeur de solutions décisionnelles indépendant. Les analystes s'attendent effectivement à d'autres rachats dans la foulée et les spéculations vont bon train pour établir lequel, parmi les acteurs du décisionnel encore indépendants, sera le prochain à tomber dans l'escarcelle d'un géant de l'industrie informatique.
Pour Sanju Bansal, MicroStrategy est « la Suisse » du décisionnel. Il rappelle que les solutions que sa société développe sont optimisées pour fonctionner sur toutes les plateformes. « Elles s'utilisent avec toutes les bases de données, tous les progiciels de gestion intégrés, tous les systèmes d'exploitation et tous les portails Web, précise-t-il. De nombreux directeurs informatiques préfèrent choisir un modèle ouvert qui ne les enferme pas dans un environnement ».
HP et EMC comme acheteurs potentiels
Le jour même du rachat de Cognos, le cours de l'action de Microstrategy a grimpé de cinq points, rappelle Bruce Richardson, analyste pour AMR Research, qui note que l'éditeur est désormais valorisé à 1,78 Md$. Autres cibles potentielles selon lui, Informatica, actuellement valorisée 1,41 Md$, de même que SAS (NDLR, le moins probable à ce stade en raison de l'esprit d'indépendance de son fondateur) et Information Builders, même si leur statut de société privée rend les choses moins transparentes.
Parmi les acheteurs potentiels, Bruce Richardson cite bien sûr HP en tête de liste (on l'attendait déjà sur le rachat de Cognos), EMC et Microsoft. Ce dernier ayant déjà effectué des rachats dans la sphère décisionnelle, HP et EMC sont plus probables, juge l'analyste.