Microsoft devrait augmenter de 15% les licences qui permettent aux utilisateurs d'accéder aux serveurs depuis autant de terminaux qu'ils le souhaitent. Ces prochains tarifs entreront en vigueur le 1erdécembre, mais les contrats de supports passés avant cette date resteront aux anciens tarifs jusqu'à l'expiration de leur contrat. Cette information a été dévoilée par un revendeur britannique sur son blog au mois d'octobre dernier.

Pour Paul DeGroot, consultant chez Pica Communications, « les responsables IT vont vérifier dans les effectifs quels sont les périphériques utilisés pour accéder aux serveurs pour obtenir la meilleure offre ». Ainsi, il donne l'exemple d'un seul utilisateur avec un PC de bureau avec un serveur Exchange pour regarder les messages à l'extérieur, via son ordinateur portable ou son smartphone. Si l'entreprise prend en charge une licence d'accès client (CAL) pour chaque terminal, cela lui coûtera 297 dollars. Avec une CAL permettant d'utiliser un nombre illimité de terminaux reviendra à 114 dollars, malgré l'augmentation de 15%.

La rançon de la consumérisation de l'IT


Parfois, il sera moins cher de payer une licence par terminal, si celui-ci est utilisé par de nombreux travailleurs pour accéder aux mêmes serveurs. Ainsi, une licence pour un PC dans un hôpital dont se servent les infirmières et les docteurs coûtera moins cher que l'achat de  plusieurs licences utilisateurs. Pour le consultant, certaines entreprises utilisent une combinaison de CAL et de citer l'exemple d'une société minière où les terminaux sur le terrain sont utilisés par plusieurs personnes alors qu'au siège de l'entreprise, c'est l'inverse. Dans ce cas, il peut être judicieux de décider quel type de licence acheter en fonction de la localisation. Paul DeGroot concède que « ce n'est pas réellement adapté aux besoins, mais la traçabilité des licences serveurs est très difficile. Il est donc plus facile de les gérer selon leur localisation ».

Cette hausse des prix s'explique par la consumérisation de l'IT et l'arrivée croissante des terminaux personnels dans l'entreprise. « Il s'agit d'une réaction prévisible à cette montée en puissance des smartphones et des tablettes en entreprise », souligne le consultant. Le cabinet d'analyste, Constellation Research, avait demandé des commentaires à Microsoft qui lui a confirmé ces changements, ainsi que la date et justifie sa politique « le prix des licences d'accès client utilisateur va changer pour refléter l'apport de plus de valeur ». Il s'agit aussi d'un élément stratégique pour Microsoft, car la majeure partie des revenus de certains produits serveurs provient des licences et non du prix du serveur.

Des changements aussi pour les produits serveurs

Selon le blog du partenaire anglais, l'augmentation va porter sur les licences  serveur de : Bing Maps Server, Core Suite, Enterprise Suite, Exchange Server Standard and Enterprise, Lync Server Standard and Enterprise, Project Server, SharePoint Server Standard and Enterprise, System Center 2012 Client Management Suite, System Center Configuration Manager, System Center Endpoint Protection, Visual Studio TFS, Windows Multipoint Server, Windows Server, Windows Server RDS, RMS, Terminal Services.

Selon un autre blog
, les licences serveurs ne sont pas les seules concernées par la hausse des prix, plusieurs produits seraient aussi impactés. Ainsi Microsoft proposerait une version unique de SharePoint Server 2013, soit selon certains sites une augmentation de 38% par rapport à SharePoint 2010. Pour Lync Server 2013, la version standard à 695 dollars disparaîtrait au profit de la seule entreprise à 3 646 dollars. Du côté de Visio, la premium serait arrêtée pour ne garder que les versions standards et entreprise, avec une hausse respective des tarifs de 20 et 5%. Enfin, la firme de Redmond ajouterait Visio et Project dans Office 365 avec une hausse de 5 à 8% du prix en fonction de son type d'abonnement.

Nous avons demandé à Microsoft France des commentaires sur ces hausses et si la France allait être impactée. A l'heure où nous écrivons, l'éditeur ne nous a pas encore répondu.