Microsoft souligne les problèmes que lui pose la montée en puissance du libre
Quel Microsoft faut-il croire ? Celui qui vante à longueur de pages de publicité la supériorité de Windows sur Linux et ne se sent pas forcément menacé par la montée des logiciels Open Source comme Linux, Apache ou Firefox, ou celui qui met en garde ses actionnaires contre le risque que fait peser la montée de l'open source sur son modèle économique. Vu les sanctions encourues en cas de mensonge à ses actionnaires, la seconde alternative semble la plus réaliste.
En l'espèce, la dernière déclaration 10-K de l'éditeur auprès de la SEC, l'équivalent américain de l'agence des marchés financiers, est édifiante. Microsoft y indique notamment que " la popularisation du modèle logiciel non-commercial pose un défi significatif à son modèle économique, notamment quand la communauté open source tente de convaincre les gouvernements de la planète de rendre obligatoire l'usage du libre dans les systèmes d'informations publics". Et il met en garde ses actionnaires en indiquant que "si l'adoption du libre s'accroît, il pourrait avoir à baisser ses prix afin d'enrayer l'érosion des ventes, ce qui pourrait avoir un impact négatif sur son chiffre d'affaires et sur ses marges".
Plus spécifiquement,, Microsoft note que Linux a connu une montée en puissance rapide au cours des dernières années, car il répond au besoin des constructeurs de PC de baisser leurs coûts. Selon l'éditeur, "quasiment tous les constructeurs offrent des serveurs pour l'OS Linux. L'adoption de l'OS par IBM a de plus accéléré son acceptation en tant qu'alternative à Unix et Windows. La position concurrentielle de Linux a aussi bénéficié du large portefeuille applicatif produit par les plus grands développeurs de logiciels commerciaux et non-commerciaux". Microsoft note de même la concurrence accrue de Mozilla, tout en soulignant être persuadé que ses offres restent plus innovantes, plus riches et plus sûres.
Une autre note intéressante de la déclaration 10-K concerne les brevets. Microsoft note que l'absence de cadre juridique harmonisé sur les brevets rend difficile le respect de ses droits. De plus de futures évolutions législatives pourrait rendre la protection de ses "droits" encore plus difficile...