Voilà déjà plusieurs années que les entreprises françaises peuvent utiliser Exchange en ligne en s'adressant à l'un des partenaires de Microsoft qui hébergent le serveur de messagerie. Ceux-ci tarifient le service en fonction des prestations qu'ils lui associent. Parmi ces prestataires figurent, notamment, des sociétés comme Jet Multimedia, Global SP ou encore Orange. A cela s'est ajouté, uniquement aux Etats-Unis dans un premier temps, l'offre mutualisée Online Services que Microsoft héberge sur ses propres datacenters. Cette offre s'est ouverte à 25 autres pays, dont la France, il y a exactement un an. Pour l'Europe, l'éditeur la gère dans son datacenter de Dublin. Les services ainsi réunis donnent accès à Exchange Online, mais aussi à Office Communications Online (messagerie instantanée, texte, voix et vidéo), au logiciel de réunion Live Meeting, ainsi qu'au portail Sharepoint Online. Il en coûte 8,52 €HT par mois et par utilisateur pour exploiter l'ensemble des fonctions, et 4,26 €HT seulement si l'on se limite à la messagerie.
Face à Microsoft, le grand concurrent, Google, propose aux entreprises d'accéder à sa messagerie Gmail et à la totalité de ses Google Apps (Calendar, Documents, etc.) au tarif annuel de 40 € par utilisateur.
Une offre 'Dedicated' au-delà de 20 000 postes
En France, cent clients ont déjà opté pour les Microsoft Online Services. Ils rassemblent quelque 35 000 utilisateurs, dont 80 à 90% exploitent Exchange. Avec cette offre, Microsoft cible toutes les tailles d'entreprise. « Parmi nos clients, nous avons aussi bien des PME de cinquante salariés [comme Peaks, une société de consultants lyonnaise de 50 personnes], que de grandes entreprises telles que le fournisseur de matériel électrique Rexel, qui compte 10 000 postes à ce jour et prévoit d'en déployer davantage », explique Isabelle Scemla, chef produit pour les communications unifiées chez Microsoft France.
Pour apporter une réponse adaptée aux très grands déploiements, Microsoft a dédoublé sa proposition sur Online Services. « Nous avons d'une part l'offre Standard, installée sur des datacenters mutualisés, et d'autre part l'offre Dedicated qui, au-delà de 20 000 postes, peut être installée par Microsoft sur des serveurs dédiés, ce qui permet d'aller plus loin sur la personnalisation des serveurs », explique la responsable produit. Pour l'instant, la filiale hexagonale n'a pas encore de référence sur cette offre Dedicated. « Mais nous sommes en négociation avec de grands comptes français. Sur les trois à quatre mois, un million de postes devraient se négocier sur les Online Services ».
Crédit photo illustration : Microsoft
[[page]]
Rappelons par ailleurs qu'un partenariat exclusif a été signé avec Orange qui, dans quelques mois, pourra lui-aussi revendre l'accès aux Online Services sous la forme d'offres packagées accompagnées de prestations supplémentaires (migration, personnalisation...). Microsoft reste, dans tous les cas, celui qui facture et héberge.
Cliquer sur l'image pour l'ouvrir
Combiner des serveurs Exchange internes et dans le cloud
Dans bien des situations, les entreprises trouveront avantageux de faire migrer leur messagerie Exchange de leurs serveurs vers ceux de Microsoft. Face à l'alternative Google, la société de Steve Ballmer avance, entre autres, l'avantage d'une forte intégration entre ses outils en ligne et son client Outlook. Pour tester sans hâte les services cloud, l'éditeur promeut vigoureusement un modèle hybride mêlant licences classiques installées dans l'entreprise et services en ligne. Les configurations Exchange utilisées sans personnalisation peuvent facilement migrer vers le cloud. Dans le même temps, les versions d'Exchange très intégrées avec d'autres applications du système d'information (avec les applications de gestion de SAP, par exemple) resteront gérées en interne.
Aujourd'hui, outre Atlantique notamment, certaines grandes entreprises qui ont pris la décision de migrer vers les Google Apps l'ont souvent fait avant que Microsoft ait livré Exchange dans le cloud. Désormais, les deux concurrents sont sur un pied d'égalité en termes de messageries dans le cloud.