« On a traversé une crise inédite à travers le plus grand défi post climatique. Ce défi climatique n'est pas une fatalité », a lancé ce mardi 13 décembre Corine De Bilbao, présidente de Microsoft France, lors de la plénière de la conférence Envison 2022 de l'éditeur à Paris. « Avec la technologie comme facteur de progrès, nous devons un futur plus durable, respectueux de l'environnement et inclusif ». Si le propos n'est pas nouveau, on retrouve également ce message chez les plus grands acteurs américains comme AWS, Google, Salesforce, etc., il a été délivré avec gravité, voire sonné comme un ultimatum : « Quelles que soient les difficultés, la technologie doit dessiner le business pour le futur », a lancé de son côté Judson Althoff, vice-président exécutif et directeur commercial monde de Microsoft.
Pour répondre à ce challenge, les dirigeants de Microsoft ont bien sûr mis en avant leur savoir-faire en matière de collaboratif (Office 365, Teams...) cloud (Azure), analytique (Power BI, Power Apps...) et bien sûr sur la réalité augmentée avec une pointe de metavers, un domaine sur lequel Microsoft cherche plus que jamais à se positionner. Pour autant, pas question de se dresser en frontal sur ce marché face à un Meta qui a élaboré sa stratégie essentiellement autour du grand public. Il s'agit de viser plutôt des créneaux spécifiques sur le secteur entreprise, à savoir celui de l'industrie. « Nous avons une approche pragmatique, pas de niche », a expliqué lors d'un point presse Xavier Perret, directeur de l'activité Azure de Microsoft France. « On cherche tous les scénarios qui vont créer de la valeur pour notre écosystème ».
Le casque de réalité augmentée Hololens 2 de Microsoft est un pilier de la stratégie de l'éditeur dans le metavers. (crédit : D.F.)
Des piles technologiques adaptées pour la réalité mixte, les jumeaux numériques et le metavers
Parmi les pionniers du metavers industriel en France, Microsoft évoque environ 80 références dont Legrand, L'Oréal, SNCF, Thales, Enedis, Airbus, Bouygues Construction, EDF, BMW, Sanofi, Vinci, TotalEnergies, Colas... Difficile cependant - voire même impossible parfois - de distinguer ceux qui poursuivent leurs projets en réalité augmentée d'autres qui mettent en place de vrais univers collaboratifs et d'échanges basés sur le metavers. Il faut dire qu'entre les deux univers, la frontière est bien ténue. « Saint-Gobain lance des services de formation avec des Hololens 2 dans lesquelles sont remontées depuis le cloud des données en temps réel de capteurs IoT », explique Xavier Perret. « Il n'y a pas de frein autour de la technologie mais des interrogations sur la façon de la déployer [...] Nous permettons de nouvelles formes d'interactions qui peuvent être déportées jusqu'à l'edge », précise-t-il par ailleurs. « Ce qui va faire la différence c'est la capacité à déporter dans le cloud la capacité de calcul pour passer de centaines de milliers de polygones à traiter à plusieurs centaines de millions ». Une route longue et sinueuse que toutes les entreprises sont loin d'emprunter. A l'image de Bouygues Construction qui se sert de la réalité mixte de Microsoft uniquement à des fins de levées de réserve pour vérifier d'éventuelles malfaçons dans les constructions.
Pour Microsoft France, les projets de metavers se basent d'un point de vue technique, outre le casque de réalité augmentée Holoens 2, sur plusieurs piles. Telles des plateformes IoT et cloud comme Azure Digital Twin, utilisée par l’agglomération Paris-Saclay avec l’IRT SystemX et la start-up Cosmo Tech. Ou encore Azure Synapse Analytics et Azure Maps (ex Location Based Services) pour fournir des services géospatiaux à base de données données cartographiques. Sans oublier Azure Mesh pour partager des expériences holographiques de façon collaborative entre des personnes intervenant à distance depuis différents lieux et terminaux. Les technologies de Microsoft n'ont donc pas vocation à être réservées à tel ou tel scénario, mais peuvent aussi être utilisées aussi bien pour des projets de réalité mixte, de jumeaux numériques ou de metavers.