Les grandes manœuvres s’intensifient à l’approche de la publication par la Commission européenne de la liste des « gatkeepers » dans le cadre du DMA (digital market act). Prévue le 6 septembre prochain, elle désigne les plateformes disposant d’une certaine puissance en fonction de leur chiffre d’affaires et du nombre d’utilisateurs. Elles devront alors respecter une série de règles portant sur l’interopérabilité et la concurrence.
Apple et Microsoft - ainsi qu'Amazon, Alphabet, Meta, ByteDance et Samsung - étaient déjà connus pour figurer sur la liste, mais la Commission devra déterminer quelles parties de leurs empires doivent être couvertes. C’est sur ce point que la bataille de lobbying fait rage dans les couloirs de l’exécutif bruxellois. Selon le Financial Times, les firmes de Cupertino et de Redmond font valoir que certains de leurs services ne sont pas assez importants pour justifier des restrictions.
Bing et iMessage pas assez puissants pour être contrôlés
Pour Microsoft, il souligne la part de marché relativement faible de Bing dans le domaine de la recherche par rapport à Google. Des règles supplémentaires comme offrir aux utilisateurs l'accès à des moteurs de recherche rivaux, réduiraient encore un peu plus cette part de marché. L’éditeur par contre ne contesterait pas le fait que Windows réponde à la définition de « gatkeeper ».
De son côté Apple travaillerait sur des méthodes pour ouvrir iOS aux app store tierces comme le sideloading pour se conformer aux futures règles. Par contre, il estime qu’iMessage n’atteint pas le seuil de 45 millions d’utilisateurs mensuels actif fixé par le DMA. En conséquence, le service ne devrait pas être soumis à une obligation d’interopérabilité. Notre confrère économique constate qu’Apple ne donne pas les chiffres officiels sur son service de messagerie, mais des estimations tierces tablent sur un milliard d’utilisateurs dans le monde. Une fois la liste des « gatkeepers » publiée, ceux-ci auront 6 mois, soit jusqu’en mars 2024 pour se conformer aux règles du DMA.