Microsoft dévoile sa stratégie en matière d'applications en ligne
Au cours des 18 prochains mois, Microsoft livrera des services qui prendront appui sur une plateforme, Microsoft Services Platform, qui proposera tant ses logiciels que ceux de ses partenaires. Une offensive de grande envergure.
Ray Ozzie, architecte logiciel en chef de Microsoft, vient de donner des détails sur la stratégie de l'éditeur dans le domaine des applications proposées en ligne. « Notre approche de la fourniture de services va se faire dans le cadre d'une plateforme qui donnera à chacun de nos produits les atouts de coût, de vitesse, d'échelle et de tarification que permet justement le modèle de la plateforme. »
Cette infrastructure multi-usages, baptisée Microsoft Services Platform (MSP), supportera tant les applications de Microsoft que celles de ses partenaires. Ray Ozzie a indiqué que les douze à dix-huit prochains mois verront, sur ce terrain, la sortie de technologies et d'offres de services qui s'inscriront dans le cadre de cette plateforme en ligne que Microsoft bâtit, et cibleront tout autant le grand public que les entreprises et les développeurs.
L'architecte en chef a précisé que la plateforme se composait de quatre niveaux. Elle démarre avec des services de base que Ray Ozzie compare à la couche physique du réseau. Ceux-ci incluent de volumineux centres de données et des batteries d'ordinateurs. MSP devrait également comporter des services d'infrastructure pour le stockage et des services de plateforme pour la gestion d'identité et de présence, ou encore pour la mise en ligne de publicité. La dernière couche apportera des applications pour les différentes catégories d'utilisateurs (individuels, professionnels, développeurs).
[[page]]Selon Peter O'Kelly, du Burton Group, il ne s'agit pas d'une stratégie de défense de la part de Microsoft, mais bel et bien d'une offensive. L'analyste juge que la concurrence, en particulier Google, a alarmé Microsoft à un niveau qui n'avait plus été atteint depuis l'époque où Netscape l'avait défié. « Sans Google, Microsoft n'aurait probablement pas été aussi agressif dans ce domaine », estime Peter O'Kelly.
Les investissements réalisés par Microsoft sont visibles dans le cadre de ses divisions produits et plus clairement encore dans la construction de ses centres de données, notamment à San Antonio et sur un autre site américain, non encore révélé. Les investissements sur la partie « services en ligne » apparaissent également de façon évidente dans le récent rapport fiscal livré à l'occasion des résultats annuels de l'éditeur.
Ray Ozzie s'est offert le luxe de déclarer que Microsoft était le seul acteur de son secteur à avoir le souffle pour proposer une offre de service qui couvre le spectre allant des attentes du grand public à celles des entreprises. Il n'a pas détaillé les services à venir au cours des prochains mois. Sur ce point, le PDG Steve Ballmer avait été plus disert début juillet. Il avait précisé à des partenaires que Microsoft allait fournir le même genre de fonctionnalités qu'il livre aujourd'hui dans des logiciels packagés comme Windows Server, Active Directory et Operations Manager, et que la plateforme offrirait à la fois des services pour les particuliers (comme Windows Live et Office Live) et pour les entreprises (messagerie Exchange hébergée, fonctions de collaboration et solutions telles que Dynamics CRM - gestion de la relation client).