Microsoft a présenté en avant-première sa propre version d'OpenJDK, une distribution open source de Java disponible gratuitement et bénéficiant d'un support à long terme. L’initiative pourrait faire de la firme américaine un concurrent sérieux d’Oracle dans l'espace Java. Officiellement connue sous le nom de Microsoft Build d’OpenJDK, les binaires de Java 11 pour Windows, Linux et MacOS sont disponibles sur microsoft.com. L'éditeur publie également un binaire Early Access pour Java 16, la dernière version de Java standard, pour Windows sur Arm.
Les utilisateurs du cloud Azure peuvent tester la build via Azure Cloud Shell. Les builds pour Java 11 sont basés sur le code source d'OpenJDK, suivant les mêmes scripts de build utilisés par le projet Eclipse Adoptium, anciennement connu sous le nom d'AdoptOpenJDK. Les binaires de Microsoft ont passé le test du kit de compatibilité technologique Java Technology Compatibility Kit (TCK) pour Java 11.
Une prise en charge de Java 11 jusqu'en 2024
Annoncée le 6 avril, la Microsoft Build d'OpenJDK offre une solution simple pour remplacer toute autre distribution OpenJDK dans l'écosystème Java. La firme de Redmond s'engage à prendre en charge Java 11 jusqu'en 2024 au moins. Les binaires OpenJDK pour Java 17 sont attendus pour la fin de cette année. La société prendra en charge les binaires Java 8 d'Eclipse Adoptium sur les services gérés par Azure proposant Java 8 comme option de runtime cible. Avec cette build Java, Microsoft a sûrement Oracle, et ses populaires releases Java Development Kit (JDK), dans le collimateur. Selon l'éditeur, Java est aujourd'hui l'un des langages de programmation les plus importants, car il est utilisé pour tout, depuis les applications d'entreprise critiques jusqu’aux robots amateurs. La firme de Redmond a constaté que dans ses services cloud et ses outils de développement, l’usage de Java par ses clients ne cessait de croître.
Selon elle, ses contributions à OpenJDK ont démarré à mesure qu'elle découvrait le processus et la manière de participer de manière significative. Au cours des 18 derniers mois, l’entreprise a contribué à plus de 50 correctifs pour OpenJDK, couvrant des domaines comme le packaging MacOS, les builds et l'infrastructure, et les corrections du ramasse-miettes. Elle a également collaboré avec le fournisseur Java Azul Systems et d'autres fournisseurs afin d’offrir un support pour Java. Les binaires de la Microsoft Build d’OpenJDK peuvent contenir des correctifs et des améliorations rétroactives jugées importantes pour les clients et les utilisateurs en interne. Mais il est possible que certaines d'entre elles n’aient pas été officiellement portées rétroactivement en amont et signalées dans les notes de publication d'OpenJDK. Microsoft a déclaré s'appuyer sur les technologies Java pour quelques-uns de ses propres systèmes, applications et charges de travail internes. Java alimente également certaines infrastructures Azure. L'entreprise déploie plus de 500 000 JVM en interne, sans compter les services Azure et les charges de travail des clients.
Une vieille histoire
L’histoire de Microsoft avec Java n’est pas récente. Dans les années 1990, le fondateur de Java, Sun Microsystems, avait porté plainte contre Microsoft, accusant la firme de Redmond de distribuer une version de Java qui n'était pas compatible avec celle de Sun, et de violer ainsi le principe « write once, run anywhere » (écrire une fois, exécuter partout) de Java. Le procès a été réglé en 2001, Microsoft acceptant de verser 20 millions de dollars à Sun. L'accord de licence entre les deux entreprises a été résilié.