«Windows Server 2008 R2 sera la dernière version de Windows Server à supporter l'architecture Intel Itanium," indique Dan Reger, responsable de la plate-forme chez Microsoft, sur le blog Windows Server Division. SQL Server 2008 R2 et Visual Studio 2010 sont également les dernières versions pour Itanium." Ces annonces arrivent comme un véritable revers pour Intel, qui a bataillé pour imposer ses processeurs IA-64, Merced puis Itanium, sur les serveurs haut de gamme à tolérance de panne. Après plusieurs mois de retards, le fondeur avait annoncé en février dernier la version quatre coeurs de sa puce Itanium Tukwila. Rappelons pour être complet que Red Hat avait déjà annoncé en janvier dernier que la prochaine version de sa distribution Linux ne prendrait plus en charge la plate-forme Itanium.
Analyste au Burton Group, Nik Simpson a expliqué que ce n'était «pas une coïncidence que Microsoft annonce sa décision après qu'Intel ait dévoilé sa plateforme multi coeurs Xeon 7500 Nehalem-EX. Cette dernière inclut des fonctionnalités de fiabilité haut de gamme (Race) autrefois réservé à l'environnement Itanium. Pour Microsoft, la fiabilité a été la seule chose qu'Itanium avait pour lui ; le nombre de licences Windows vendues sur Itanium est négligeable par rapport à l'activité x64. Ainsi, la décision d'abandonner Itanium a probablement été très facile à prendre", conclut Nik Simpson sur son blog.
Dans son post, Dan Reger de Microsoft précise encore que "l'évolution naturelle de la plate-forme x86 64 bits (x64) a abouti à la création de processeurs et de serveurs qui offrent l'évolutivité et la fiabilité nécessaires pour supporter des charges de travail aujourd'hui qualifiées de «critique ». Conformément à sa politique de soutien standard, Microsoft continuera de fournir un support principal pour les systèmes Itanium jusqu'en juillet 2013, et un soutien prolongé jusqu'en juillet 2018.
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Du côté de l'évolution de la plate-forme IA-64, Intel a récemment indiqué qu'il fournira au moins deux générations de plus pour Itanium (Poulson et Kittson) au cours des quatre prochaines années. HP, qui a fait un gros pari sur Itanium en abandonnant l'élaboration de son processeur PA-RISC, a déclaré à plusieurs reprises qu'il restait confiant quant à l'avenir Itanium. Cette dernière est encore utilisée sur ses solutions Integrity NonStop (ex Tandem) et SuperDôme. Mais la fin du soutien par Microsoft ne manquera pas de déclencher une nouvelle série de questions sur l'avenir de la plate-forme. Pour les systèmes Itanium, le retrait de Microsoft est «mauvais, mais pas catastrophique, du moins pour le moment », estime Nik Simpson, notre analyste du Burton Group.
La plupart des processeurs Itanium sont vendus avec les serveurs HP exécutant l'Unix maison, HP-UX, NonStop OS, issu de Tandem, ou OpenVMS, créé à l'origine par Digital. D'autres systèmes d'exploitation comme le Gecos 7 de Bull ont déjà commencé à travailler avec la plate-forme x86. «Alors, HP est susceptible d'être le dernier bastion encore debout avec des systèmes Itanium pour l'entreprise, mais les nouvelles fonctionnalités et l'évolutivité des Xeon 7500 (Nehalem-EX) sont en passe de modifier la donne. La question est donc de savoir quand HP migrera sa plate-forme Itanium vers x64 pour assurer l'avenir de HP-UX ou d'OpenVMS ? " La semaine dernière chez HP à Issy les Moulineaux, une matinée réunissait les clients utilisant encore la plate-forme Integrity NonStop pour leur présenter les prochaines évolutions de leur environnement. Et l'engagement de HP ne semblait pas faire défaut avec des améliorations à venir sur la répartition de la charge sur les processeurs et sur la gestion de l'environnement Pathway. Si l'Itanium ne semble pas mort chez HP, reste à savoir combien de temps Intel supportera cette plate-forme désormais cannibalisée par la montée en puissance des Nehalem-EX.