Micral revient dans la course et de nouveau au coeur de l'IoT. Le nom du premier micro-ordinateur au monde, fabriqué en France par François Gernelle en 1973, habille maintenant les solutions de nano-serveur proposées par Absomod (groupe AJT), une web agency figurant parmi les candidats à France Entreprise Digitale, organisé par Le Monde Informatique. « C'est une solution que nous avons mis au point en 2015. Alliant solutions hardware et software, nos nano-serveurs permettent de déployer des réseaux dans des endroits peu ou pas du tout couvert par Internet », explique Jean-Thierry Lechein, fondateur et directeur général d'Absomod.
Les nano-serveurs Micral existent en plusieurs configurations comprenant une unité de stockage, une autre de calcul ainsi qu'un module réseau. « Nous les réalisons suivant le cahier des charges du client. En fonction de ses besoins en puissance nous pouvons monter jusqu'à des architecture Intel Core », explique Jean-Thierry Lechein. Pour ce qui est de la partie logicielle, Absomod fournit un CMS maison permettant de gérer les entrées et les sorties ainsi que les données qui transitent par les nano-serveurs.
Le nano-serveur Micral déployé pour le magasin Agencia Design à Reims embarque un processeur ARM cadencé à 1,8 Ghz et 8 Go de stockage flash. (crédit : D.R.)
Pour les besoins du magasin Agencia Design à Reims, Absomod/AJT, c'est le système nano-serveur de type Pyramicral qui a été déployé embarquant côté logiciel « un système de gestion de carte fidélité, couponning et d'accès catalogue ainsi qu'un crawler spécifique pour le parcours client », nous a indiqué Jean-Thierry Lechein. Côté matériel, ce nano-serveur embarque un processeur ARM octo coeurs A83-T à 1,8 GHz, 8 Go de flash ainsi qu'un module réseau WiFi. Le tarif est basé sur du paiement de licence annuelle à 1 800 euros, hors coût de développement.
D'autres configurations nano-serveurs Micral sont également proposées par Absomod/AJT. « Nous avons d'autres cas d'utilisation dans le domaine sportif, par exemple avec Fabrik Du Sport, et industriel où le nano-serveur va servir d'intermédiaire avec les capteurs connectés pour collecter les données et les envoyer sur des logiciels d'analyse tiers », précise Jean-Thierry Lechein. Pour ce cas d'usage, le nano-serveur est doté pour l'occasion d'un module réseau spécifique aux connecteurs, appareillage industriel et objets connectés supportant le protocole de communication sans fil ANT+.
Une architecture entièrement modulable
Concernant Pyramicral, il s'agit d'une technologie « très demandée dans le monde rural ou pour des événements ponctuels qui nécessitent de déployer rapidement des réseaux privés. Nous avons aussi des clients qui l'utilisent pour sécuriser leur stratégie de digital store et s'assurer qu'aucune donnée client ne circule sur le réseau Internet », explique Jean-Thierry Lechein. Bien évidemment, les nano-serveurs peuvent être étanchéifiés dans le cadre de déploiement en extérieur. « Grâce à nos sous-traitants nous pouvons proposer une offre complètement modulable, tant au niveau de l'architecture que du design de l'ensemble », ajoute le dirigeant.
C'est d'abord la nostalgie qui l'a poussé à reprendre la marque Micral pour ses nano-serveurs. « C'est une démarche avant tout sentimentale. J'ai appris l'informatique sur un PC Micral en 1983 », raconte Jean-Thierry Lechein. Voulant utiliser le nom Micral, il mène des recherches et découvre que la marque n'appartient plus à personne. Il s'est donc empressé de la récupérer. « Au delà de l'aspect sentimentale, c'est une marque qui correspond à notre image. Elle est le fruit d'une aventure humaine et technique. En outre, c'est une innovation qui n'est pas née d'une idée mais d'un besoin, comme nos nano-serveurs », ajoute le dirigeant.
Un rendez-vous transgénérationnel
En tous cas, l'ancienne et la nouvelle génération de Micral ont rendez-vous le 9 novembre à Reims. A l'occasion de cette quatrième étape de la 5ème édition de l'IT Tour, Jean-Thierry Lechein viendra présenter les dernière solution Micral d'Absomod quand des anciens de R2E viendront faire redécouvrir l’ancêtre de nos ordinateurs. Avec ses 35 ans, le Monde Informatique fera presque office de petit jeune aux côté du Micral N.