Meta poursuit son ancien vice-président en charge de l'infrastructure, l’accusant d’avoir volé des données de ressources humaines exclusives sur les meilleurs employés de l'entreprise, ainsi que des informations clés sur les fournisseurs des centres de données pour les partager avec son nouvel employeur. Dans une plainte déposée fin février auprès d'un tribunal de l'État de Californie, le géant du logiciel affirme que Dipinder Singh Khurana - employé depuis douze ans chez Meta - a violé les accords contractuels, a contrevenu à ses obligations de loyauté et fiduciaires en emportant des informations exclusives relatives aux centres de données et à la chaîne d'approvisionnement de Meta, ainsi qu'à la rémunération des employés, dans la start-up Stealth AI où il occupe un poste similaire à celui qu'il occupait chez Meta. « M. Khurana a eu accès à des documents et informations propriétaires, confidentiels, non publics et hautement sensibles de Meta, auxquels seul un nombre limité d'employés de Meta peut accéder », indique la plainte, ajoutant que la divulgation non autorisée de ces informations nuirait à son avantage concurrentiel, en particulier dans des domaines tels que l'IA, la technologie des centres de données, les opérations de la chaîne d'approvisionnement et la rétention des talents.
L’entreprise a accusé l’ancien vice-président de rupture de contrat, de manquement au devoir de loyauté, de manquement au devoir fiduciaire, d'enrichissement illégitime et de violation du California’s Computer Data Access and Fraud Act, la loi californienne sur l'accès aux données informatiques et la fraude. Meta affirme que durant ses derniers jours dans l’entreprise, M. Khurana a demandé à ses subordonnés de lui communiquer des contrats confidentiels avec des fournisseurs pour ses centres de données. « Ignorant les projets de son supérieur, un employé a fourni à M. Khurana, entre autres choses, l'accord de prix conclu entre Meta et ce fournisseur pour le matériel informatique et le tarif préliminaire accordé spécifiquement à Meta pour l’achat d’une puce particulière », indique encore la plainte.
Une liste d'employés à haut potentiel
Parmi les documents pris par M. Khurana, selon la plainte, figure le dossier « Top Talent » de Meta, qui comprend des informations détaillées sur les personnes les plus performantes de l'entreprise, y compris leurs évaluations de performance et leur grille de rémunération. « Prises dans leur ensemble, ces informations sensibles, confidentielles et non publiques, contenues dans ces feuilles de calcul montrent comment Meta prend, en interne, ses décisions en matière de rémunération, et fournissent également des informations clés concernant non seulement les noms des employés de Meta, mais aussi leurs niveaux, leurs performances et leurs compétences au sein de l’entreprise », détaille encore la plainte.
Dans le document du tribunal, Meta prétend par ailleurs que M. Khurana avait préparé une présentation pour son nouvel employeur qui disait : « Nous n'avons pas le luxe d'apprendre au fur et à mesure ». Meta estime que ce « mode de pensée a probablement guidé le comportement de M. Khurana ». Meta réclame des dommages et intérêts, la restitution des bénéfices illégalement obtenus par M. Khurana, une injonction, le remboursement des honoraires d'avocats, des intérêts et d'autres réparations pour les prétendues ruptures de contrat et l'utilisation abusive d'informations exclusives. L'entreprise demande un procès devant jury. Aucune des allégations n'a encore été prouvée devant le tribunal.