L'entrevue de Mark Zuckerberg avec des représentants du Parlement européen, hier soir, aura été houleuse. Le fondateur de Facebook a semblé fatigué de devoir faire son mea culpa, après ses nombreuses excuses à différentes institutions depuis le début de l'année. C'est ce que n'a pas hésité à lui faire remarquer Guy Verhofstadt, eurodéputé belge, chef des libéraux (groupe ALDE) : « Cela fait déjà trois fois que vous vous excusez depuis le début de l'année : êtes-vous vraiment capable de régler vos problèmes ? Avec autant de dysfonctionnements, il faut se poser la question ! »
Dans son introduction, Mark Zuckerberg a tout de même indiqué qu'il augmenterait les investissements dans la sécurité des utilisateurs de la plate-forme. Les effectifs de Facebook en Europe devraient passer de 7 000 à 12 000 d'ici 2020. Sur le RGPD, qui entre en vigueur vendredi, le trentenaire a simplement dit que « toute une équipe y travaille ». A propos de l'identification des faux comptes et des contenus illégaux diffusés sur le réseau social, son PDG a indiqué que des systèmes de détection automatique sont mis en place pour les analyser en amont alors que les équipes de la firme attendaient que ces contenus soient signalés par les utilisateurs auparavant.
Au Parlement européen, Mark Zuckerberg s'est d'abord entretenu avec le président de l'institution, Antonio Tajani pour ensuite participer à la Conférence des présidents, réunissant les dirigeants des groupes politiques du Parlement. (Crédit : Parlement européen)
Cependant de nombreuses questions des quelques députés européens présents, bien plus pointus sur les sujets des données personnelles que leurs confrères du Sénat américain, sont restées sans réponses. Notamment sur les profils fantômes, le croisement des données entre WhatsApp et Facebook ou si Mark Zuckerberg était prêt à scinder Facebook, Messenger et WhatsApp.
Mark Zuckerberg s'est même permis de mettre lui-même fin aux échanges, prétextant la fin du temps imparti et ayant un avion à prendre d'après le président du Parlement européen, Antonio Tajani, qui a mis fin aux échanges. Le PDG de Facebook avait en effet un dîner avec le président de la République, Emmanuel Macron, selon nos confrères du Parisien. Mais, comme au Congrès américain, M. Zuckerberg a assuré qu'il transmettra des réponses écrites aux questions restantes. Mais quand ? Une autre bonne question...