Le ministère de l'Equipement, des transports, de l'aménagement du territoire, du tourisme et de la mer a retenu la distribution Linux élaborée par le Français Mandrakesoft pour migrer ses serveurs bureautiques et d'infrastructure vers des solutions libres. Au total, le ministère devrait remplacer 1 500 serveurs sous Windows NT par des serveurs sous Mandrakelinux, avec l'assistance de l'éditeur. Cette nouvelle défaite de Microsoft dans une administration publique, après des implantations dans le monde de la recherche, de l'éducation et de la culture, confirme l'intérêt croissant de l'Open Source du côté du gouvernement. Selon Jacques Le Marois, le patron de MandrakeSoft, "les ministères en pointe on bien compris l'intérêt de l'Open Source et Microsoft a très peur de la contagion... Une fois l'intérêt démontré dans un ministère, l'éditeur court en effet le risque d'un effet domino".
Le projet du ministère de l'Equipement, baptisé Équilinux, a démarré en novembre 2003 pour les serveurs Linux bureautiques à gestion locale. Ceux-ci fournissent des services de partage de fichiers et de périphériques, des services de serveur web statique et dynamique, des services réseaux locaux (DHCP statique, analyse, capture réseau) ainsi que des remontées d'information sur la qualité de service.
Dès la mise en place de l'annuaire ministériel, en 2005, les déploiements se poursuivront, cette fois à l'échelon national. Le paquetage Linux national hébergera des fonctions d'identification - authentification des utilisateurs, basées sur l'annuaire du ministère répliqué en Ldap, des services réseau nationaux (DNS, NTP)...
Afin de répondre aux besoins du ministère, MandrakeSoft a mis au point une distribution spécifique en travaillant avec la société de services en logiciels libres (SSLL) Open Wide. Le projet s'inscrit dans la volonté du gouvernement de promouvoir les technologies européennes, d'ouvrir la concurrence et de réduire le coût des dépenses informatiques de l'Etat.
Dans une circulaire à l'ensemble de ses services, le ministère a récemment indiqué que "les logiciels libres permettent de réaliser de substantielles économies et la possibilité d'analyser le code de leurs programmes augmente leur sécurité intrinsèque. De plus, ils facilitent l'interopérabilité des applications en interne au ministère et avec nos partenaires en définissant des standards ou en respectant ceux qui existent". Il recommande leur utilisation chaque fois que cela est possible.