Stordata a clôturé son dernier exercice sur un chiffre d'affaires de 84,2 M€ (+7,3 % d'une année sur l'autre) et un résultat net d'environ 10 %. Si la performance est tout à fait honorable, elle montre aussi un ralentissement continu de sa croissance. Cette dernière s'était en effet établie à +15,4 % durant la période 2020-2021 et à 10,3 % lors de la période 2021-2022. Pas de quoi inquiéter Olivier Teichman, le président de l'intégrateur spécialisé dans la sauvegarde et le stockage : « Nous ne sommes pas dans une politique de progression à tout prix, que ce soit en termes de revenus ou d'effectif », indique-t-il. Le dirigeant ne manque pas non plus de rappeler que la hausse des facturations du prestataire a été supérieure à celle du marché global des ESN en France en 2022 (+5,1 %, selon Numeum).
Un démarrage dans le as-a-service initié il y a 5 ans
Piliers de l'activité de Stordata, ses métiers dans la transformation des SI (conseil et intégration) et le support des solutions déployées (maintenance et administration) représentent respectivement 60 % et 30 % de son chiffre d'affaires. Mais, c'est la fourniture de services cloud et de services managés qui a principalement porté la croissance globale de l'intégrateur lors de son dernier exercice. Selon ses dires, ses revenus dans ce domaine ont enregistré une progression annuelle comprise entre 30 % et 40 %. « Quand une entreprise lance des offres dans le cloud, il faut un certain temps pour que cela prenne. Aujourd'hui, nous bénéficions à la fois de l'élargissement de la consommation des entreprises déjà clientes et de la signature de nouveaux contrats », se félicite Olivier Teichman.
Cela fait maintenant cinq ans que le prestataire a inscrit le as-a-service à son catalogue, avec un fil rouge consistant à se positionner sur la fourniture d'une offre cloud complète ou hybride pour héberger les actifs des clients. Déjà labellisé ISO 27001 pour la sécurité de ses services cloud, Stordata obtenu la certification HDS (Hébergement de données de santé) il y a quelques mois pour mieux servir ses clients du milieu hospitalier. Fin 2022, il a également signé un partenariat avec Rubrik pour pouvoir diversifier ses services dans le domaine de la sauvegarde. En ce moment même, il travaille au lancement d'une offre finops, en partenariat avec NetApp, pour optimiser l'usage des services des hyperscalers par ses clients. « Nous avons également beaucoup de nouveaux projets autour de l'Air Gap [Ndlr : cloisonnement physique des sauvegardes]. En outre, nous éditons aussi StorM, un logiciel de métrologie des infrastructures informatiques auquel nous sommes en train d'ajouter la mesure de la consommation électrique des équipements », ajoute le dirigeant de Stordata.
Des recrutements en cours dans le support et les ventes
Si ce dernier estime que l'intégrateur a une bonne carte à jouer avec le cloud et les services managés, c'est aussi parce que ce type d'offres permet de pallier les difficultés de recrutement de ressources techniques des clients. Pour autant, ni cette problématique ni la hausse des revenus de l'intégrateur n'ont conduit à un élargissement de ses propres effectifs. Certes, de nouvelles recrues ont rejoint ses équipes, mais le turn over a finalement abouti à une stabilité du nombre de ses collaborateurs. Les choses évolueront peut-être différemment cette année : « Les embauches progressent beaucoup sur l'exercice en cours. Nous renforçons fortement nos services support et nous recherchons également beaucoup de commerciaux », indique en effet Olivier Teichman.
Déjà entamé de six mois, l'exercice 2023-2024 de Stordata se présente bien, selon le principal intéressé. Le démarrage a été un peu lent, mais l'intgrateur affiche néanmoins une prise de commande sur le cloud supérieure de 50 % à celle enregistrée l'an dernier à la même période. La bonne santé de son activité, Stordata la doit en partie au fait d'être positionné sur un marché porteur qui touche aux données et à leur intégrité. « Dans un contexte d'attaques très nombreuses, il est rare que les clients baissent les budgets dans les domaines sur lesquels nous intervenons, explique Olivier Teichman. Il est vrai que la situation macro-économique les rend plus exigeants, à la fois sur les prix et les aspects techniques. Mais, être bien placés sur ces points nous permet de ne pas subir les turbulences du contexte économique. »