Ancienne activité de fabrication de puces d'AMD cédée depuis 2009 au fonds saoudien Advanced Technology Investment Company, le fondeur américain de semi-conducteurs GlobalFoundries a bouclé son troisième trimestre 2022 sur de belles performances financières. Sur les trois derniers mois, le groupe enregistre ainsi une hausse de 22 % de son chiffre d'affaires sur un an, à 2,1 Md$. Le résultat net n'est pas en reste puisqu'il progresse de 6,62 % à 336 M$. « Au troisième trimestre, l'équipe de GF a continué à honorer ses engagements envers ses clients et ses actionnaires malgré les défis macroéconomiques et géopolitiques en cours », a expliqué Thomas Caufield, le CEO de GlobalFoundries. « Les expéditions de 637 000 wafers 300 mm ont constitué un record pour GF, soit une augmentation de 5 % d'une année sur l'autre ».
Cette bonne nouvelle du côté des résultats a malheureusement une face sombre : pour préserver ses marges et anticiper un avenir sans doute moins clément côté business, le fondeur américain a pris la décision de passer par la case licenciements. « Dans le cadre d'une récente réunion avec tous les employés, nous avons partagé les mesures de réduction des coûts que nous prenons dans l'ensemble de notre entreprise en réponse à l'environnement macroéconomique actuel, notamment la réduction des frais généraux de l'entreprise et de fabrication ainsi que la réduction sélective de nos effectifs d'au moins 800 employés dans le monde avant la fin de l'année », a indiqué GlobalFoundries. Les suppressions de postes prévues représentent 5,71 % de la masse salariale de l'entreprise qui emploie 14 000 personnes dans le monde.
Des employés allemands concernés
Selon un employé de l'usine d'Essex (Etat du Vermont aux Etats-Unis) de GlobalFoundries qui a assisté à cette réunion avec qui VTDigger a pu s'entretenir, Tom Caulfield, a souligné que la plupart des suppressions d'emplois concerneraient des fonctions non liées à la fabrication, tels que des cadres. Toujours selon ce salarié, le CEO du groupe n'a pas précisé combien d'emplois seraient supprimés dans le Vermont, mais a déclaré que les employés concernés aux États-Unis et à Singapour seraient informés des licenciements la semaine prochaine. En raison des lois allemandes plus strictes protégeant les salariés, les employés seraient informés plus tard. La société possède des usines dans le Vermont, New York, Singapour et en Allemagne.
Thomas Caufield avait expliqué le mois dernier que la société prévoyait de réduire ses dépenses opérationnelles en raison d'un contexte macroéconomique incertain. Les licenciements sont eux désormais une certitude. « Bien qu'il soit difficile de prendre ces mesures au cours d'une année de production record, nous pensons que prendre ces actions nous permet désormais de continuer à surperformer sur le marché quel que soit l'environnement économique », a fait savoir le dirigeant. Ces licenciements n'empêchent pas le groupe d'investir dans de nouvelles infrastructures, notamment en France avec l'extension du site de production de puces à Crolles partagé avec STMicroelectronics, salué à l'époque par le ministre de l'Economie Bruno Le Maire.