Les 20 fournisseurs de services managés autour des infrastructures hybrides (HIMS) et d’externalisation de datacenters (DCO) sélectionnés par le Gartner pour son Magic Quadrant ont généré un chiffre d’affaire annuel de 21 milliards de dollars dans ce secteur en Europe. Comme les années précédentes, ce classement exclut les services d'hébergement web et de colocation simples et dédiés, les services de cloud public uniquement et les fournisseurs qui sous-traitent entièrement leurs services.
Parmi les services managés que prend en compte Gartner dans son évaluation figurent donc le DCO et le HIMS, mais aussi la gestion de cloud privé, mainframe, l'hébergement d'ERP, les services de transformation de datacenters, de migration vers le cloud ou la gestion de l'infrastructure à distance (RIM). « La croissance future des systèmes DCMS proviendra de la demande croissante des clients qui souhaitent réduire leur propre empreinte énergétique, tout en tirant parti des économies d'échelle, des capacités étendues et des effets d'automatisation intelligents » note le cabinet. Le marché sera donc favorable à des fournisseurs proposant une offre large d’infrastructure (de cloud privé, public, hybride, d’IoT, d’edge computing, etc.) mais aussi de services de transformation de leurs solutions existantes (migration vers le cloud ou l’optimisation de leurs charges de travail).
IBM, leader avec ses solutions totalement intégrées
Leader parmi les leaders, c’est IBM qui s’octroie la première place du Quadrant. Avec un chiffre d’affaires de 4,3 milliards de dollars en Europe pour son activité DCO/HIMS (sur 10 Md$ dans le monde), big blue devance largement les 19 autres grâce à une croissance à deux chiffres dans ce secteur (+19% entre 2016 et 2017) et des clients de son ampleur. IBM fournit par exemple l’hébergement ERP pour les systèmes SAP (un million d’utilisateurs) et l’hébergement ERP pour les systèmes Oracle (220 000 utilisateurs).
Le Gartner note l’implication d’IBM dans la proposition de solutions totalement intégrées. « Il associe sa propriété intellectuelle et son innovation dans des partenariats incluant AWS et Microsoft Azure pour ses solutions gérées » indique le cabinet. Ces solutions s’adossent, de surcroît, à des outils d’automatisation puissants, comme Watson. Mais big blue devrait faire attention à ne pas complexifier davantage son organisation et améliorer sa réactivité vis-à-vis de ses clients selon Gartner.
Atos, en bonne voie sur l'IoT et l'edge computing
Pour la septième année consécutive, Atos figure parmi les leaders DCO/HIMS du Magic Quadrant. En deuxième position, le groupe de services informatiques français a généré environ 1,4 millions de dollars dans le DCO/HIMS en Europe, selon Gartner. Fort d’un écosystème historique de partenaires comme Amazon, Dell EMC, Microsoft, Google ou Siemens, Atos entend développer rapidement son offre d’edge computing, Codex IoT. Il gère déjà près d’un millions de terminaux IoT et 20 000 passerelles edge. « Cependant, Atos a encore beaucoup à faire en termes d'automatisation de l'ensemble de ses processus end-to-end, son ratio serveur / ETP étant toujours inférieur à la moyenne » nuance Gartner. De plus, des clients relèvent des lacunes sur certaines compétences techniques d’Atos et souhaiterait plus d’agilité et de rétroactivité dans ses services.
Capgemini, un challenger en avance sur les migrations cloud
Seul challenger de la période, Capgemini est retenu par le Gartner pour aligner son business modèle aux mouvements du marché sur le cloud et la transformation numérique. Il développe notamment du cloud hybride avec HP et Nutanix et héberge SAP HANA avec Dell EMC. La société de services construit également ses propres offres avancées pour les systèmes HIMS, la sécurité CMP, les analyses et la migration de bases de données Oracle.
Le marché des DCO/HIMS représente 47 % de l'activité de sous-traitance globale de Capgemini. Gartner lui reconnaît son investissement pour fournir des migrations automatisées sur le cloud via Cloud Management Factory et l'outil eAPM afin de placer correctement les applications lors de la migration. Mais « sa stratégie pour l’adoption des infrastructures hybrides à l’origine de la transformation numérique n’a pas encore réussi à s’imposer sur le marché ».