Macworld : Apple confirme son appétit pour l'électronique grand public
En présentant l'iPhone, un appareil hybride situé entre les smartphones actuels, l'iPod et les PDA, Apple veut « réinventer le téléphone ». Cette annonce, ainsi que le changement de nom du groupe - Apple Computer laisse la place à Apple Inc. - illustre sa volonté de se focaliser désormais sur l'électronique grand public plutôt que sur les seuls ordinateurs.
Apple Computer n'existe plus. Steve Jobs, le charismatique patron de la marque à la pomme, a en effet profité de la très attendue présentation de l'iPhone - lors du salon Macworld de San Francisco - pour annoncer le changement de nom de son groupe. Il faudra désormais parler d'Apple Inc.
Ce changement de dénomination symbolise l'évolution stratégique d'Apple. L'ablation du terme Computer est symptomatique de la volonté du groupe de se focaliser sur l'électronique grand public : les postes de travail ne constituent plus le coeur de métier d'Apple. Pour autant, Apple n'abandonne pas le terrain de l'informatique. C'est plutôt l'informatique qui ne réside plus simplement dans les seuls ordinateurs.
En témoigne l'accent mis par Steve Jobs lors de sa conférence sur l'idée de convergence : « nous présentons trois produits révolutionnaires. Le premier est un iPod avec un large écran tactile. Le deuxième est un téléphone mobile. Le troisième est un périphérique de communications Internet. Ce ne sont pas trois appareils, mais un seul. Et nous l'appelons iPhone. Aujourd'hui, Apple réinvente le téléphone ».
Après avoir bouleversé le monde de la micro-informatique en 1984 avec le Macintosh, après avoir chamboulé l'univers des baladeurs en 2001 en sortant l'iPod, Apple envisage donc désormais un nouvel exploit : celui de changer la donne dans la sphère de la téléphonie. Si les ambitions en termes technologiques sont immenses, les prévisions de ventes restent plutôt modestes. Le groupe table sur dix millions d'exemplaires vendus d'ici à la fin 2008. Mais à 599$ pour la version la plus chère (8 Go de stockage), les revenus pourraient être juteux.
Tout comme le sont déjà ceux réalisés avec iTunes Store, la plateforme de vente en ligne de fichiers multimédia, autre illustration de l'accent mis sur l'électronique grand public. « Un article disait récemment que les ventes sur iTunes avaient brutalement chuté, explique un Steve Jobs goguenard. Je ne sais pas quelles données ils ont observées. Ce que nous voyons, c'est que (...) nous avons doublé le nombre de morceaux vendus en 2006. On vend plus de 5 millions de chansons par jour. N'est-ce pas incroyable. 58 chansons par seconde ». Apple a ainsi dépassé le cap des deux milliards de morceaux écoulés sur iTunes. Et à un euro le titre, l'activité génère un confortable revenu pour la marque.
Autre signe de l'appétit d'Apple pour les divertissements numériques : Steve Jobs n'a pas consacré une seconde de son allocution à la prochaine version du système d'exploitation Leopard, prévu pour la mi 2007. Les questions sur Mac OS X 10.5 attendront donc. Tout comme une éventuelle annonce sur l'arrivée des quadri-coeurs dans les Mac Intel. Le gourou d'Apple s'est tout juste fendu d'un commentaire sur le succès du passage des postes de travail Apple aux processeurs Intel. « J'avais dit que nous le ferions dans les douze mois. Nous l'avons fait en sept mois. C'est la transition la plus douce et la mieux réussie que notre industrie ait connue ». De fait, un Mac sur deux vendu aux Etats-Unis à un primo-arrivant dans le monde Apple, est équipé d'une puce Intel.