LMI : Depuis combien de temps lisez-vous Le Monde Informatique ?
Sylvie Chauvin : J’ai un lien un peu particulier avec LMI et le groupe IDG où j’ai exercé des fonctions de direction (*). Le Monde Informatique, je l’ai découvert au début des années 80, avec les tous premiers numéros que j’ai précieusement gardés, toute la collection de 1980 à 1987. C’était un format et un contenu particuliers à l’époque. Un déménagement a eu raison de mes LMI, j’ai dû les abandonner avec tristesse en changeant d’appartement.
Quels souvenirs gardez-vous de LMI papier?
En fait, ce qui me reste c’est l’approche du Monde Informatique par rapport à son grand concurrent 01. La rivalité a nourri la profession pendant plusieurs années. 01 c’était beaucoup de petites annonces. LMI était techno et business, j’y trouvais beaucoup d’articles de fond, des retours terrain, un positionnement différent par rapport à un titre bien installé. LMI avait sa personnalité, par exemple, j’aimais bien Cointe, le dessinateur qui croquait l’actualité. Dans un autre registre, les archives papier restent précieuses, LMI papier publiait des numéros spéciaux, 10 à 20 par an, je les ai gardés précieusement, ils sont brochés et reliés.
LMI est passé au 100% web, comment avez-vous vécu cette évolution ?
La version papier, c’était lourd, mais on s’imposait la lecture. Même un lecteur parcimonieux se référait régulièrement à la presse. Les usages ont évidemment changé, aujourd’hui on cherche l’information, elle est disponible à la demande. Le numéro de LMI qui tombait régulièrement au courrier, c’est révolu. Mais, j’aimais bien le papier, j’en garde une vraie nostalgie.
Notre quotidien aujourd’hui, c’est Internet et c’est du pull, une pratique axée sur la recherche. Dans ce monde-là, on ne peut pas tout absorber. Mais quand je tombe sur LMI en ligne, je sais que c’est validé et pertinent. C’est ce qui fait aujourd’hui la différence. C’est bien beau d’avoir du tout numérique mais nous devons garder des points de repère, conserver les informations d’une manière ou d’une autre, corréler ces informations les unes aux autres.
(*) Sylvie Chauvin fut directrice de la recherche puis directeur général Consulting Group d’IDC France dans les années 80