LMI : A l’occasion des 35 ans du titre Le Monde Informatique, pouvez-vous revenir sur le passé et nous dire ce que vous attendiez de la presse spécialisée à l’ère du papier ?
Jacques Mezhrahid : Au temps de la presse papier, j’étais un lecteur assidu de magazines IT, comme Le Monde Informatique, que je parcourais toutes les semaines. Votre titre disposait déjà d’une ligne éditoriale plus large ciblant les informaticiens et couvrant l’ensemble de l’écosystème IT. On pouvait y trouver des informations sur les DSI, avec des contenus orientés vers la gouvernance des systèmes d’information ou des articles de fonds traitant des référentiels des bonnes pratiques. N’étant pas informaticien de formation, la lecture de la version papier d’un média comme Le Monde Informatique m’était utile car elle me fournissait un accès en continu à des données très ciblées dans le domaine de l’IT.
Pensez-vous que la presse IT a réussi sa transition vers le numérique ? Quelles sont les informations que vous venez y chercher ?
Avec l’arrivée du numérique, on se retrouve avec plusieurs formats d’informations à consommer ou à prendre en compte. De ce fait, les médias en ligne doivent se transformer et évoluer en permanence au regard de ces nouveaux modes de consommation. Ils doivent parvenir à tenir le rythme ce qui est peu spécifique au monde de la presse, mais le pari a été réussi. Pour ma part, j’utilise les fils d’actu des réseaux sociaux pour avoir accès aux actus courtes et instantanées. S’agissant des analyses et des articles de fond, j’aime bien avoir différents points de vue et n’hésite pas à croiser les articles parus dans la presse spécialisée ainsi que dans les blogs.
J’aime également consulter d’autres supports comme les vidéos, les podcasts ainsi que les infographies. Cela permet d’avoir une vision d’ensemble sur un domaine, partageable, immédiat, ludique et à la fois agréable. Le challenge consiste à trouver le bon compromis entre la gestion de l’actu et celle du temps. Sans oublier l’aspect interactivité que l’on a aujourd’hui via les commentaires des lecteurs. Toutefois, pour fédérer les communautés, d’autres services doivent être associés au fil d’actus, comme des offres Premium donnant accès à des dossiers, à des témoignages, à des interviews de personnalités ou la publication de tribunes.
La presse s’est transformée depuis que de nouveaux médias s’imposent sur le marché d’internet. (sites, blogs, réseaux sociaux, plateformes numériques…). Comment expliquez-vous l’engouement d’outils comme les blogs ou les réseaux sociaux pour s’informer sur différents sujets, dont l’informatique ?
Les réseaux sociaux, comme Twitter ou Linkedin, ont parfois des effets rebonds sur des sujets liés à l’innovation. Ce qui est amusant, c’est qu’on ne peut jamais savoir quelle sera la résonance d’un billet posté sur ces plates-formes communautaires. Ce qui est sûr, c’est l’intérêt qu’elles suscitent. Nous y étions visibles lors du Défi H, compétition créée par Sogeti (filiale de Capgemini) avec Le Monde Informatique pour favoriser l’insertion professionnelle des personnes handicapées, et cela nous permis de prendre en considération certains éléments et ainsi de comprendre des problématiques sur les usages auxquels on n’avait pas pensé auparavant. Dans le cadre du Défi H, les projets des équipes des étudiants ont été soumis au vote des internautes sur Twitter incitant 2 300 personnes à se prononcer. C’est signe d’une marque constante d’intérêt pour les plate-formes collaboratives, d’autant plus que les étudiants sont également très actifs sur Facebook.